Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Trop peu de structures pour accueillir les épileptiqu­es

- Marine Delcros

Huit familles se sont regroupées pour créer l’associatio­n ÉPI Ile-de-france, d’aide aux adultes épileptiqu­es sévères. Ils demandent aux instances régionales et départemen­tales de créer un foyer d’accueil médicalisé dont l’ile-de-france manque cruellemen­t.

Lundi a eu lieu la Journée internatio­nale de l’épilepsie. Si cette maladie est généraleme­nt connue du grand public, ses formes les plus sévères sont souvent ignorées. C’est pour cette raison que l’associatio­n ÉPI Ile-de-france a été créée en 2016 par huit familles majoritair­ement yvelinoise­s, touchées par cette maladie.

« L’épilepsie sévère est une maladie grave qui peut évoluer à n’importe quel moment. Nous souhaitons mobiliser le plus possible de familles touchées ou se sentant concernées afin d’alerter les pouvoirs publics et l’administra­tion sur la question et mettre en place des mesures concrètes », explique Claire Le Bras, présidente de l’associatio­n et mère d’une jeune adulte atteinte d’épilepsie sévère.

L’épilepsie est la 2e pathologie neurologiq­ue en France, après la maladie d’alzheimer. Elle touche plus de 600 000 personnes en France, dont 13 000 sévères (2 500 en Ile-de-france). L’épilepsie sévère se caractéris­e par des crises et troubles associés réduisant significat­ivement la possibilit­é pour la personne de mobiliser ses compétence­s (mentales, cognitives, psychiques, sensoriell­es et motrices) et pouvant induire un risque vital. Par conséquent, ces personnes doivent être continuell­ement surveillée­s et recevoir des soins spécialisé­s. Rares sont les adultes atteints d’une épilepsie sévère qui peuvent exercer une activité profession­nelle.

Les mineurs peuvent être pris en charge par un Institut médico-pédagogiqu­e (IMP). Seulement une fois arrivés à l’âge adulte, ils doivent quitter ces instituts pour des Foyers d’accueil médicalisé­s (FAM). Problème : il n’en existe que cinq en France et un seul, de quarante places, en Ile-de-france, à Fontenay-lèsbriis dans l’essonne (91) dédiés. « C’est évidemment beaucoup trop peu, il en faudrait une soixantain­e rien qu’en Ile-de-france », alerte Jeanluc Detavernie­r, membre de l’associatio­n.

La fille de Claire Le Bras, Maud, est actuelleme­nt dans un institut à Bry-sur-marne, dans le Val-de-marne mais à 21 ans, elle va devoir laisser sa place. « Nous n’avons pas de solution à l’heure actuelle. Les foyers spécialisé­s n’ont aucune place. Il existe des foyers pour adultes polyhandic­apés qui accueillen­t toutes sortes de pathologie­s, et qui ne sont pas forcément adaptés. Ces jeunes ont besoin d’avoir une vie riche et de maintenir un lien social. C’est fondamenta­l », insiste Claire. L’amendement Creton permet aux jeunes de rester dans leur établissem­ent après leurs 20 ans s’ils sont dans l’attente d’une place dans un autre établissem­ent. Cette solution n’est cependant que provisoire.

Créer un deuxième foyer en Ile-de-france

L’associatio­n ÉPI Ile-de-france, souhaite se faire connaître et s’agrandir en incluant de nouveaux membres, pour pouvoir, dans un deuxième temps, demander aux instances régionales

L’épilepsie sévère est un trouble neurologiq­ue cérébral se traduisant par des crises épileptiqu­es, causées par le fonctionne­ment anormal transitoir­e de cellules nerveuses cérébrales (des neurones). Ce fonctionne­ment excessif et simultané des neurones donne pour résultat des décharges « électrique­s » soudaines, qui se traduisent cliniqueme­nt par les crises épileptiqu­es.

Certaines épilepsies peuvent créer un handicap sévère, d’autres sont bien contrôlées par les médicament­s et ne créent pas ou peu de handicap. Une épilepsie sévère associée à une ou plusieurs déficience­s graves (mentale, cognitive, psychique, physique) est considérée comme un handicap rare.

2e pathologie neurologiq­ue

et départemen­tales (Agence régionale de santé, conseil départemen­tal et les maisons départemen­tales des handicapés) de faire construire un deuxième foyer d’accueil médicalisé en Ile-de-france, adapté à l’accueil des épileptiqu­es sévères. « L’autisme a été grande cause nationale en 2012 et la maladie d’alzheimer en 2007. Cela a permis de faire connaître les maladies et de permettre des avancés. Nous voulons qu’en 2018 ou 2019, ce soit au tour de l’épilepsie », affirme Jeanluc Detavernie­r.

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