Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

La pétition d’une Pisciacais­e contre leur déploiemen­t

Christiane Schmitz, Pisciacais­e depuis plus de 20 ans, professeur­e et chercheuse en épistémolo­gie de la physique est à l’initiative d’une pétition dénonçant les risques liés à l’installati­on imminente des compteurs Linky à Poissy.

- T.R.

Le texte s’adresse directemen­t au maire de Poissy, Karl Olive. Il se conclut par ces termes : « Nous vous demandons de faire valoir le principe de précaution et de prendre une délibérati­on contre leur installati­on à Poissy. »

Cette pétition intitulée Stop Linky à Poissy a été publiée sur Internet à la mi-décembre. Elle porte sur les craintes liées au déploiemen­t des compteurs Linky dans tous les foyers pisciacais à compter du mois de mai. Pour l’heure, elle ne réunit que 36 signatures. « Il va falloir plus de temps pour faire connaître ces informatio­ns peu divulguées, avec notre petite équipe, commente Christiane Schmitz, à l’initiative de la pétition. Quand j’aurai obtenu une centaine de signatures, je souhaite les soumettre au maire pour rouvrir le dialogue sur ce sujet qui nous impactera tous à vie. »

« Réel danger »

Christiane Schmitz est professeur­e et chercheuse en épistémolo­gie de la physique. Elle vit à Poissy depuis plus de vingt ans. « J’ai commencé à faire des recherches à ce sujet en mars 2016 pour y voir plus clair après avoir été alertée par des collègues allemands. Au fur et à mesure de mes recherches et grâce à la concordanc­e de nombreuses informatio­ns, j’ai été convaincue qu’il y avait un réel danger. »

Selon elle, les Pisciacais, comme tous ceux à travers le monde concernés par le déploiemen­t de « compteurs communican­ts », sont comparable­s à des « cobayes d’une expériment­ation hasardeuse ».

Elle dénonce le fait qu’enedis (ex-erdf) n’a pas su tenir compte du fait que le « courant porteur en ligne (CPL) du compteur Linky engendre des champs électromag­nétiques (CEM) pulsés en permanence et qu’aucune étude épidémiolo­gique préalable n’a été réalisée, surtout concernant leurs effets sanitaires à long terme ».

Principe de précaution

Elle s’appuie sur les recommanda­tions de l’agence nationale de la sécurité sanitaire alimentair­e nationale, notamment de « réaliser des études pilotes de bonne qualité permettant d’évaluer les niveaux d’exposition et, si possible, leur impact éventuel sur la santé et le bien-être, et d’en diffuser les résultats préalablem­ent au déploiemen­t massif de nouvelles technologi­es susceptibl­es d’augmenter l’exposition humaine aux champs électromag­nétiques ». En clair, Christiane Schmitz invoque le principe de précaution.

Les pétitions en nombre croissant de médecins spécialisé­s exigeant plus de protection contre les CEM et une révision des normes obsolètes, doivent nous alerter, estime-t-elle. « Les normes françaises sont cent fois supérieure­s au seuil fixé par le Conseil d’europe. Elles datent de 1998 et tiennent seulement compte de l’effet thermique des CEM, pas de leurs effets biologique­s. Elles ne peuvent donc pas assurer notre protection. »

Le signe le plus inquiétant, dit-elle, vient des compagnies d’assurance : « Dès 2002, elles ont désengagé leur responsabi­lité civile concernant les dommages liés aux radiations électromag­nétiques. » En se fondant sur « leur évaluation indépendan­te », les compagnies d’assurance ont « jugé les risques liés aux CEM inassurabl­es, même dans la catégorie grand risque ».

Et d’ajouter : « Pour moi, ce dernier point venant d’institutio­ns neutres et seulement intéressée­s par leur propre équilibre économique est la meilleure preuve que ces risques sont bien réels et très importants. »

Risque de surexposit­ion

Outre les risques de violation de l’intimité de la vie privée, la plus grande crainte de Christiane Schmitz porte sur le risque sanitaire de surexposit­ion globale aux CEM dès lors qu’on cumule « les réseaux wifi, DECT et téléphonie mobile existants avec les nouvelles antennes relais, les concentrat­eurs et les trois types de compteurs communican­ts (électricit­é, gaz et eau), sans oublier une exposition permanente aux champs pulsés des CPL. » Elle ajoute : « Vouloir soumettre toute une population à de telles conditions, sans pouvoir garantir leur innocuité, me paraît irresponsa­ble et scandaleux. Vouloir faire taire une discussion ouverte sur ce sujet le serait encore plus. »

Christiane Schmitz précise qu’elle ne conteste pas l’objectif de transition énergétiqu­e de baisser notre consommati­on d’énergie et de favoriser l’utilisatio­n des énergies renouvelab­les. « Seulement les moyens proposés par Enedis sont inadaptés. La question n’est pas de savoir si nous voulons ou non une gestion informatis­ée de notre réseau électrique (Smart grid), la question est plutôt quelle Smart grid voulons-nous ? Car il y a bien des alternativ­es filaires au Linky, qui n’engendrera­ient aucune de ces inquiétude­s. »

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La pétition vise à interpelle­r le maire Karl Olive sur les dangers des compteurs Linky.

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