Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

« 50 000 euros pour une associatio­n sans activité »

- Élodie Taillade

Après l’interpella­tion du président de l’associatio­n jeunes Carrières (AJC) le 31 janvier dernier, les élus d’opposition Eddie Aït et Anthony Effroy réagissent.

« 50 000 euros de subvention pour une associatio­n sans activité. » C’est ce que dénoncent les deux élus d’opposition de Carrières-sous-poissy : Eddie Aït (liste Agir en Commun), et Anthony Effroy (liste Bien vivre à Carrières). « Depuis la création de cette associatio­n, nous demandons des justificat­ions à la mairie, déclarent-ils. Les associatio­ns doivent publier le bilan comptable et moral à la préfecture. Or, nous sommes allés demander ces documents à la sous-préfecture de Saint-germain, qui ne les a pas. » Selon eux : « Il est impensable que le maire n’ait pas été au courant que l’associatio­n jeunes Carrières (AJC) n’avait pas d’activité et utilise les fonds de la commune pour des dépenses sans rapport avec son projet.»

Un sixième de l’enveloppe budgétaire

Créée en avril 2014, AJC avait pour objectif de promouvoir le sport, la citoyennet­é, l’insertion et l’éducation. « Des causes légitimes », jugent les élus d’opposition. Mais rapidement, le doute s’installe. « Nous trouvions étonnant que cette personne crée une associatio­n du jour au lendemain et surtout qu’elle touche des subvention­s dès sa première année d’activité.» Laurent Lanyi, conseiller municipal d’opposition (liste Agir en Commun), précise que « lorsque une structure associativ­e voit le jour, elle n’est pas censée bénéficier de subvention la première année. Il faut déjà que la mairie puisse analyser son fonctionne­ment et sa rentabilit­é ». Anthony Effroy fait remarquer, de son côté, que : « AJC n’a jamais participé aux forums des associatio­ns ».

AJC aurait perçu un sixième de l’enveloppe budgétaire allouée aux associatio­ns pour l’année. « En moyenne, à Carrières, nous prévoyons un budget de 300 000 euros pour les associatio­ns, AJC a perçu 50 000 euros, et au conseil municipal, il était prévu qu’elle touche 155 000 euros, c’est hallucinan­t », estime Eddie Aït. L’opposition avait voté contre cette dotation.

Après l’interpella­tion du président D’AJC la semaine dernière, Eddie Aït et Anthony Effroy se sont portés partie civile auprès du procureur. « Ainsi, si l’enquête est close, nous pourrons continuer à mener le combat. Mais nous sommes rassurés que cette enquête soit suivie.

Nous avions saisi le procureur dès le mois de février 2015 ».

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