Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le maire : « Rien n’a été caché »

- T.R.

Christophe Delrieu, maire de Carrières-sous-poissy, invite à la modération dans les propos et à la prudence tant qu’aucun jugement n’a été rendu. « AJC, de la même façon que toute autre associatio­n de la commune qui se voit octroyer une subvention dépassant un certain seuil, est liée par une convention avec la Ville. » Cette convention a été conclue le 22 décembre 2014 pour une durée d’un an. « Il y a eu une délibérati­on en conseil municipal, rien n’a été caché. »

Remboursem­ent

« Dans cette convention, basée sur une relation de confiance, sont précisées les obligation­s de l’associatio­n en termes de comptes à rendre à la Ville : elle doit régulièrem­ent communique­r les procès-verbaux de ses assemblées générales, des réunions de conseil d’administra­tion, les modificati­ons de ses statuts, du bureau… Il est aussi stipulé que l’associatio­n devait fournir avant le 31 décembre 2015 son rapport d’activité de l’année écoulée, ses résultats financiers certifiés… » Ce que l’associatio­n n’a pas fait.

Une fois l’échéance du 31 décembre 2015 passée, le maire explique que des demandes orales ont été faites auprès du président de l’associatio­n, puis des demandes écrites. « Nous avons sollicité le tribunal administra­tif de Versailles. » L’objectif : obtenir le remboursem­ent de tout ou partie de la subvention accordée. « C’est clairement prévu par la convention. La difficulté est de savoir quel montant demander, seule l’enquête permettra de le déterminer. En tant que maire, je n’ai pas le pouvoir de contrôler les comptes d’une associatio­n. Nous savons que des travaux ont été réalisés dans le local mis à dispositio­n par la Ville et que l’associatio­n a effectué un travail de médiation sociale. L’associatio­n a fédéré des jeunes autour d’activités, notamment à la salle de musculatio­n. Comment évaluer cette activité ? »

Le maire entend les critiques D’AJC qui reproche à la Ville de ne pas l’avoir suffisamme­nt accompagné­e. « La Ville a en effet un rôle d’accompagna­teur des associatio­ns. Concernant AJC nous les avons aidés pour mettre en place des bulletins d’adhésion, notamment. »

Contrepart­ies

Avant la signature de la convention, le maire connaissai­t l’engagement de l’associatio­n créée en avril 2014 : « Ils étaient engagés de manière bénévole dans l’opération Coup de pouce bac, sous la forme de cours d’aide en maths, français et langues étrangères. »

L’édile rappelle les contrepart­ies de la subvention de 50 000 euros accordée à AJC : « L’associatio­n demandait 155 000 euros, nous ne l’avons pas suivie. La contrepart­ie des 50 000 euros consistait donc à réaliser des travaux d’aménagemen­t dans le local situé 8 rue du 8-Mai-1945 et mis à dispositio­n par la Ville, embaucher deux personnes pour accueillir les jeunes relativeme­nt tard le soir et organiser des activités pour les jeunes des quartiers prioritair­es. Cette subvention était la seule ressource de l’associatio­n, faute de cotisation­s. »

La Ville a depuis récupéré le local « en attendant de voir ce que nous allons en faire ». Et, depuis 2016, deux agents municipaux assurent le rôle d’animateurs dans les quartiers prioritair­es, en lieu et place D’AJC. « Le coût pour la Ville s’élève à 100 000 euros par an. »

N’ayant pas fourni les documents nécessaire­s à la Ville dans les délais, AJC n’a pas perçu de subvention en 2015, 2016 et n’en percevra pas en 2017.

Et de conclure : « Si des malversati­ons sont avérées, cela relève de la justice. »

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