Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Astrid Guyart : « J’avance au jour le jour »

- Propos recueillis par Basile Regoli

Quart de finaliste aux JO de Rio, la Vésigondin­e Astrid Guyart, 33 ans, continue pour le moment sa carrière internatio­nale sans vraiment savoir où elle va. Cela ne l’a pas empêchée de terminer troisième d’une Coupe du monde en Pologne. Entretien.

Six mois après votre participat­ion aux Jeux olympiques de Rio (6e), que reste-t-il en mémoire de cette aventure ?

« Je garde en souvenir tout le parcours accompli pour aller à ces JO. Ça a été un an et demi où je me suis consacrée à 100 % à ma qualificat­ion. Certes, je n’ai pas réalisé mon rêve qui était de décrocher une médaille mais je me suis vraiment réalisée à travers ce que j’ai fait. J’ai découvert des choses à plus de 30 ans que je n’imaginais jamais ressentir après vingt ans d’escrime. J’étais complèteme­nt alignée avec moi-même, prête pour ce rendez-vous. Je perds en quart de finale contre une Russe intouchabl­e ce jour-là qui est devenue championne olympique. Mais qu’est-ce que je peux regretter ?

Vous n’avez pas communiqué sur la suite de votre carrière. Allez-vous continuer l’escrime ou prendre votre retraite ?

Je n’ai pas la volonté de dire que c’est terminé. Maintenant, j’ai repris le travail après les Jeux et je ne peux m’entraîner que deux jours par semaine. C’est vraiment très peu. Est-ce que c’est encore faire du haut niveau ? Non. J’improvise complèteme­nt pour le moment.

Et pourtant, vous avez disputé il y a quelques jours l’étape de Coupe du monde de Gdansk (Pologne) avec de bons résultats à la clé ?

Je suis dans le top 10 mondial donc je suis toujours invitée au bal. Mais je n’avais pas de prétention­s. J’y suis allée pour prendre du plaisir et être présente dans l’instant, c’est ce que j’ai réussi à faire même si j’étais perclue de crampes à la fin. Je ne m’attendais pas à finir troisième avec si peu d’entraîneme­nt (Ndlr : elle a aussi pris la deuxième place de l’épreuve par équipe avec ses coéquipièr­es).

De quoi vous donner envie de continuer la saison ?

Si je dois me projeter un minimum, ce sera jusqu’au Championna­t du monde cet été. Il n’y a aucune certitude après pour la suite, faute de conditions pour m’entraîner. La prochaine manche de Coupe du monde est aux Etats-unis mi-mars. Je ne sais pas encore si j’irai. C’est à voir en fonction du calendrier profession­nel. J’avance au jour le jour.

Vous avez décidé de vous engager dans la candidatur­e de Paris à l’organisati­on des JO 2024. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre démarche ?

Les athlètes pouvaient s’impliquer dans ce projet de candidatur­e. Depuis un an et demi, je participe à un certain nombre de réflexions. On souhaite que ces Jeux soient un grand moment de partage mais surtout qu’un héritage soit laissé ensuite. C’est un projet dont on peut être fier. On y a mis notre expérience, notre expertise et du coeur. Maintenant, la concurrenc­e est réelle et il faut rester mobilisé. Jusqu’au dernier moment, il faudra montrer les atouts de notre candidatur­e. C’est comme en escrime. Ce n’est pas gagné tant qu’on n’a pas mis la dernière touche. »

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Astrid Guyart, médaillée de bronze lors de l’étape de Coupe du monde de Gdansk (Pologne).

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