Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Rock’n Roll

DE GUILLAUME CANET

- Pierre Limat

Retour vers la comédie pour Guillaume Canet ! Quatre ans après une expérience américaine qui, de son propre aveu, lui a laissé un goût amer (« Blood Ties », remake du polar français « Les Liens du sang » dans lequel il jouait luimême), l’acteur et metteur en scène revient à ses premières amours avec un ton proche de celui du très acide « Mon idole ». Sorti en 2002, son premier long métrage en tant que réalisateu­r nous emmenait déjà dans l’envers décor et auscultait notamment le milieu du petit écran. Ici, c’est au cinéma qu’il nous emmène, à la fois derrière et devant la caméra. Et ce à plus d’un titre puisqu’il en est à la fois l’interprète… et le personnage principal. L’histoire est en effet celle de Guillaume Canet, « wonder boy » du 7ème Art hexagonal jugé ringard et peu rock’n roll alors qu’il vient de passer le cap de la quarantain­e et vit dans l’ombre de sa compagne mondialeme­nt célèbre et bien évidemment incarnée par Marion Cotillard, dont l’extraordin­aire puissance comique est ici (et enfin) parfaiteme­nt exploitée. Sans trop en dévoiler, sachez qu’elle fait voler en éclats son image d’actrice trop cérébrale et tournée vers le drame grâce, entre autres, à un gag à répétition qui ne tombe jamais à plat. Mais l’ex-interprète d’edith Piaf reste secondaire dans le parcours de Guillaume Canet, bien décidé à prouver qu’il n’est pas aussi sage qu’on ne le croit. Là encore, devant comme derrière la caméra. Mais sans tomber dans la blague pour initiée, car le récit peut tout autant fonctionne­r avec d’autres stars, qui ont sans doute vécu pareille mésaventur­e. Car bien que grossissan­t le trait, il mêle le vrai et le faux et convoque quelques visages connus dans leurs propres rôles (Kev Adams, Gilles Lellouche, Yvan Attal, Johnny…) de façon fort réjouissan­te. Au final, la réussite de « Rock’n Roll » est atténuée, non par sa durée (plus de deux heures) mais par son dernier acte, amusant mais qui tombe dans le grand n’importe quoi. Une baisse de régime qui ne doit pas faire oublier à quel point le reste tient la route, ce que nous rappellent les ultimes secondes, très drôles.

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