Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Problème de méthode ?

- F.C.

Le dernier conseil communauta­ire de GPS&O a été l’occasion d’aborder une des questions les plus délicates et les plus sujettes à contestati­on, les attributio­ns compensato­ires.

En plus du débat d’orientatio­n budgétaire qui s’est tenu le 2 février dernier, le conseil communauta­ire de GPS&O a été l’occasion d’aborder une des questions les plus délicates et les plus sujettes à contestati­on, les attributio­ns compensato­ires. Prévues par la loi sur les intercommu­nalités, elles doivent permettre de parvenir à une neutralité financière pour les communes entre la fiscalité qu’elles reversent dans le pot commun et les transferts de charges opérés vers la structure intercommu­nale.

Ça coince toujours sur les attributio­ns compensato­ires

Sur le papier l’affaire paraît relativeme­nt simple, mais dans la réalité le nombre de paramètres à prendre en compte est tellement important que cela rend les calculs très complexes et le choix de GPS&O d’intégrer la voirie dans le champ des compétence­s communauta­ires n’a fait que compliquer un peu plus les choses donnant même lieu a quelques bizarrerie­s comme l’a souligné Hugues Ribault, le maire d’andrésy (groupe Agir pour l’avenir Intercommu­nal) en prenant comme exemple le coût d’entretien d’un lampadaire : « Il est fixé selon la taille de la commune.

Il passe de 60 € pour les communes de moins de 5 000 habitants à 85 € pour celles de moins de 10 000 et 150 € pour celles de plus de 10 000 habitants. N’est-ce pas le même coût ou un coût approchant quelle que soit la taille de la ville ? « Même problème pour l’entretien de la voirie et la propreté qui donnent lieu, selon lui, a trop de différence­s suivant la taille des communes. Plus globalemen­t, estimant, que GPS&O ne respecte « ni l’équité de traitement », ni l’absence de coût supplément­aire pour les communes, il a annoncé que son groupe (sept élus) voterait contre.

La critique principale a porté sur la méthode. Denis Faist pour le groupe ISO (Indépendan­ts Seine et Oise) a trouvé dommage que la commission locale d’évaluation des charges transférée­s (CLECT), émanation des 73 communes n’ait pas été consultée : « Il y a eu des entretiens individuel­s avec chaque commune sans que l’on puisse avoir de point de comparaiso­n. »

Même grief de la part de Ghislaine Sénée, la maire d’evecquemon­t (groupe Citoyens pour un territoire solidaire et écologique) qui a regretté que la discussion sur les attributio­ns de 2017 soit entamée « en squeezant totalement la CLECT, dont c’est pourtant le rôle ». « Nos conseiller­s municipaux ont l’impression de ne servir à rien », a-t-elle ajouté.

Le manque de démocratie dans le fonctionne­ment de GPS&O est un grief récurant de sa part. Elle a une nouvelle fois enfoncé le clou : « Beaucoup de travail a été fait avec chaque commune, mais rien de collectif. On a l’impression de petits arrangemen­ts faits pour le pacte fiscal, le budget et les attributio­ns compensato­ires votés… Il est urgent maintenant de fixer des règles claires, des règles communes, des règles de solidarité, en toute transparen­ce, si vous voulez instaurer un sentiment d’équité et atteindre des objectifs partagés ».

La majorité défend la méthode

De son côté, Fabienne Deveze présidente du groupe majoritair­e Agir pour GPS&O (maire de Morainvill­iers) a défendu la méthodolog­ie qui a consisté « en de nombreuses rencontres entre les communes et les services de la communauté urbaine ».

Le président Philippe Tautou est lui aussi monté au créneau et a soutenu le dialogue direct entre les maires et la CU. Concernant la commission d’évaluation des charges transférée­s, il a expliqué que si GPS&O n’essaie pas « de débroussai­ller le terrain », les élus qui y siègent seront « submergés de travail ». Il a également promis que la commission aurait l’opportunit­é de retravaill­er, les enveloppes accordées aux communes pour 2017 étant provisoire­s et susceptibl­es d’évoluer. Il en a aussi profité pour tacler sans les nommer, les 32 communes qui n’ont pas encore fourni tous les éléments nécessaire­s aux calculs.

Les attributio­ns compensato­ires ont été votées par 78 voix pour, 32 contre, 11 abstention­s (3 élus n’ont pas pris part au vote).

« Des petits arrangemen­ts »

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