Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Le fils de berger diffuse une vidéo d’un chien dépecé vivant
Elle a été retirée très rapidement de la plate-forme Youtube. La vidéo insoutenable montrait un chien attaché vivant à un arbre par les pattes. Une main armée d’une lame se chargeait de le dépecer vivant. Le tout était accompagné de la lecture d’une sourate du Coran évoquant le châtiment. La voix promettait que le même sort serait réservé aux « chiens infidèles ». Autant dire que dans le contexte de menace terroriste actuel, les images n’étaient pas à prendre à la légère.
Le 3 février dernier, les policiers de Mantes-la-jolie les remarquent sur Internet. Ils remontent jusqu’à l’adresse IP d’une box installée dans un appartement de la ville. Le titulaire du compte mail et du téléphone correspondant est identifié. Il s’appelle Aziz.
Marocain d’origine, âgé de 26 ans, il affirme être arrivé en France depuis un an. Clandestin, il travaille au noir sur les marchés. Il serait le fils d’un berger du Sahara occidental. Le parquet de Versailles décide de le poursuivre pour « apologie publique d’un acte de terrorisme ».
Apologie publique d’un acte terroriste
En garde à vue, puis face aux juges, le jeune homme soutient qu’il n’est pas l’auteur des images. « C’est quelqu’un de mon pays qui me l’a envoyée. Je l’ai juste partagée via Whatsapp (une messagerie privée instantanée). C’était du comique d’animaux, pour rire. Je ne suis pas un extrémiste. Les musulmans ne font pas des trucs pareils. » Une question se pose alors : comment la vidéo a-t-elle atterri sur Youtube via son compte personnel ? Elle a été vue par une cinquantaine de personnes. « Je ne sais pas. Je suis nul en informatique. Peut-être que ce sont des gens qui me logent de temps en temps qui ont utilisé mes identifiants. »
Pour le procureur de la République, ces explications sont tirées par les cheveux. « Comment ne pas prendre au sérieux une telle vidéo diffusée dans une ville où travaillait l’une des victimes de l’attentat de Magnanville ? Dans ces images, il n’y a rien de comique. Surtout lorsqu’elles sont accompagnées de mots aussi violents ! Je demande six mois de prison avec placement en détention ! » Les magistrats ont accédé à cette demande.