Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Leur pire cauchemar était leur père
Nicolas est-il un homme trop violent avec ses enfants ? À en juger par la décision du tribunal correctionnel de Versailles, la réponse est oui. Six mois de prison avec sursis ont été prononcés contre lui ce mardi 14 février.
Il faut remonter à la dernière semaine du mois d’août 2016 pour trouver les éléments qui ont déclenché l’intérêt de la justice. À cette période, Nicolas est en vacances avec ses enfants. Ils ont tous moins de 10 ans. Il a réservé un bungalow.
Un soir, les petits se montrent turbulents. Nicolas s’emporte. Il prend son fils de 5 ans et lui met la tête sous l’eau froide. Il le jette littéralement dans la cabine de la douche. Sa soeur suit le même chemin. Tous deux ont le droit à une cascade d’eau glacée. Ils reçoivent aussi plusieurs claques. L’homme a des mains de bûcheron, larges et épaisses. Pour éviter que des traces n’apparaissent, il oblige les petits à se mettre des pains de glace sur les joues. L’aînée sera obligée d’aller étendre les pyjamas trempés à l’extérieur, complètement nue.
« Ils sont traumatisés », raconte la mère
De retour chez eux, à Montchauvet, près de Houdan, les enfants racontent à leur mère ce qu’ils ont vécu. Ils précisent que le troisième de la fratrie, tout juste âgé de 3 ans, a aussi reçu de nombreuses fessées. Ils les estimeront à une dizaine par jour. Elles sont si fortes, qu’il en pleurera de douleur pendant plusieurs jours.
Face à ses juges, Nicolas, un solide gaillard, l’a reconnu : « J’ai pété un plomb. J’ai fait une bêtise. Je me suis laissé emporter et je le regrette. Après cela, je me suis excusé et on a regardé la télévision. »
Mais du côté de la maman, le son de cloche n’est pas le même. « Ils sont traumatisés. Ils font des cauchemars. » Son avocate prend le relais : « Monsieur oublie de parler de la tête plongée dans la purée lorsque les enfants ne mangent pas assez vite. Il oublie qu’il compte chaque minute du repas. »
Face à cela, le ministère public a estimé que Nicolas considérait ses petits comme « des objets de défouloir pour évacuer ses angoisses liées à la séparation du couple, au chômage ou encore à des problèmes d’alcoolisme ». Le procureur de la République avait demandé les six mois de sursis.