Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
La trajectoire fulgurante de Yasmine Graziani (ES Sartrouville)
Quarante-huit heures après son élimination lors des séries du championnat de France Elite en salle, Yasmine Graziani (ES Sartrouville) a encore un peu de mal à masquer sa déception.
Il faut dire que la spécialiste du 800m n’est pas passée loin d’accéder à la finale pour sa première expérience avec le gratin national de la discipline. « Je suis arrivée deuxième de ma série et seule la première est passée. C’est frustrant car j’avais les capacités pour le faire, rage l’athlète de 23 ans. Ça me laisse quelques regrets car j’ai l’impression de ne pas avoir tout donné. Il me restait encore de l’énergie à la fin. »
Malgré ce goût d’inachevé pour sa dernière compétition de l’hiver, sa saison restera comme une véritable réussite avec un premier titre de championne de France N2 (la deuxième division en quelque sorte) obtenu début février à Lyon. « C’est génial de gagner un titre national. J’étais super contente surtout que j’ai réussi à faire une course très intelligente. Je suis restée derrière avant de sortir à 200 mètres de l’arrivée », raconte celle dont l’objectif en septembre était simplement de se qualifier à ces Nationaux. « Je ne pensais pas aller aux Elite. C’était un peu la surprise ça. »
Venue à l’athlétisme sur le tard, vers l’âge de 18 ans alors que la plupart de ses adversaires aujourd’hui ont déjà dix ans de carrière derrière elles, Yasmine ne cesse d’étonner tout le monde depuis ses débuts sur le double tour de piste il y a seulement… deux saisons. « Au début, je faisais du 400 mètres puis j’ai essayé un jour un 800 mètres lors d’une compétition universitaire. J’ai réussi à faire un bon chrono (2’24) alors que je n’avais pas spécialement d’entraînement pour cette distance. Ça m’a motivée à m’y mettre plus sérieusement. »
Les espoirs suscités par cette première expérience ont rapidement débouché sur des performances de niveau national avec notamment un record établi dès sa première saison sur la distance à 2’09’’68. C’était l’été dernier au meeting de Paris au Stade de France. « J’ai encore besoin de foncier et de résistance pour pouvoir aller plus vite cet été, lâche l’étudiante en faculté de sport à Paris Descartes. Mais il n’y a pas de raison pour que les chronos ne descendent pas. Si on s’entraîne dur, ça payera. »
Dans la famille Graziani, le goût de l’effort est un virus qui se transmet tout d’abord de mère en fille. Zohra, sa maman, est une ancienne demi-fondeuse de l’équipe de France qualifiée en 1992 pour les Jeux olympiques de Barcelone sur le 3000 mètres. « Elle me donne plein de conseils et m’apporte son expérience. Ça m’aide beaucoup », glisse l’élève de Nuno Graziani, son entraîneur de père. Bref, la sociétaire de L’ES Sartrouville semble bien entourée pour poursuivre son ascension.
Championne de France N2 Un record à 2’09’’68