Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Alex Vizorek, une oeuvre d’art belge au Festival d’humour
À l’affiche avec son spectacle Alex Vizorek est une oeuvre d’art, Alex Vizorek participera à la première édition du Festival d’humour à Houilles. Le public ovillois le découvrira avec ses collègues humoristes de l’inglorious Comedy Club, ce mardi 28 février.
Comment passe-t-on des études d’ingénieur Solvay à la comédie ?
Une erreur de parcours mais presque volontaire. À 18 ans, je m’étais posé la question de peutêtre venir à Paris faire du théâtre. Je ne me sentais pas mature, pas légitime. J’ai fait des études de commerce à Bruxelles et cela s’est plutôt bien passé. Je n’étais pas brillant mais je ne ratais pas. À la fin, je n’avais pas envie de faire banquier donc je suis venu à Paris une année voir comment les choses se passaient. J’ai fait des petits boulots. D’une année c’est devenu trois ans et j’ai rencontré Stéphanie Bataille qui donne des cours de one-manshow au Cours Florent et petit à petit on a créé le spectacle que je viens jouer en France.
L’idée du spectacle et comment faire rire avec des thématiques pas évidentes ?
L’idée du spectacle n’est pas venue d’un coup. Je voulais faire un spectacle seul mais pas parler de n’importe quoi. Je trouvais que l’art était un sujet intéressant. Je suis allé voir Fabrice Luchini sur scène et j’ai trouvé son spectacle intelligent, nourri de livres et de textes. C’était drôle et pertinent. À ma petite échelle, les gens rient avec un contenu un peu différent. C’était à moi de trouver la meilleure façon de l’apporter aux gens. Au début, je n’étais pas très à l’aise sur la question de l’art et les gens trouvaient cela prétentieux. Alors, j’ai travaillé mon spectacle et mon personnage. Plus vous faites de la scène et meilleur vous êtes.
Adaptez-vous votre spectacle au public français par rapport au public belge ?
Nous avons la même culture, suivons les mêmes cours de littérature et nous regardons les mêmes chaînes de télévision. Dans mon spectacle, je ne change rien quand je le joue en Belgique. À part deux ou trois politiciens locaux. On rigole des mêmes choses.
Acteur, humoriste, animateur de radio et animateur de télévision, est-ce facile d’être un touche-à-tout ?
Je suis très chanceux que l’on me donne des terrains de jeux différents. La radio en est un. Quand je peux jouer dans un film je suis très content. Si je parviens à surprendre les gens, à les amener d’un média à un autre. Ceux qui m’aiment bien à la radio viennent me voir sur scène et inversement. Je pense que tout se nourrit et est complémentaire. Il faut essayer d’être un petit peu partout. Plus vous êtes sur des supports et plus ils se nourrissent entre eux. Cela peut être un danger si on fait tout et n’importe quoi. Il faut rester soi-même. Que connaissez-vous des Yvelines et un mot sur le premier Festival d’humour à Houilles ?
J’aime bien sillonner la France et quitter Paris. Je connais les Yvelines. J’ai un oncle belge immigré qui a habité à Versailles et mes cousins sont à moitié versaillais. Lors de mes premiers cours au Cours Florent, j’ai passé un mois à Porchefontaine. Je me souviens du fameux marché du dimanche matin à Versailles.
Les festivals comme celui de Houilles sont très importants pour les jeunes humoristes. C’est une rampe de lancement énorme pour les jeunes qui démarrent dès lors qu’il y a une ou deux vedettes à l’affiche. C’est comme cela que j’ai commencé. Il faut faire votre métier et vous apprenez. Vous rencontrez des humoristes plus chevronnés que vous. Dans notre société actuelle où on a tendance à se refermer sur soi-même, le fait qu’il y ait de nouveaux festivals d’humour qui voient le jour, c’est un signe positif.