Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Nicolas Dautricour­t, violoniste de charme

- Propos recueillis par T.R.

À 40 ans, le prodige du stradivari­us, Nicolas Dautricour­t se produira en concert avec le pianiste grec Dimitris Saroglou, ce dimanche 26 mars, à Orgeval. Au programme musique classique et jazz.

Comment avez-vous été associé au festival des Musicales d’orgeval ?

Par Eric Courrège. C’est un ami de longue date. Il m’avait invité l’an dernier au festival Gloriana qu’il organise dans le sud de la France (dans le Var, ndlr). C’était très chouette. À Orgeval, je viens avec le même pianiste.

Le pianiste grec Dimitris Saroglou. Comment est né votre duo ?

C’est un pianiste que j’aime bien. Il y a deux ou trois ans, il m’avait passé un coup de fil pour participer avec lui à un festival dans le Vexin. Il a une maison là-bas. Je joue avec beaucoup de pianistes, je n’ai pas besoin d’en ajouter. Mais, lui, c’était différent. Il joue très bien, en plus il joue du jazz.

Jouez-vous différemme­nt du violon avec lui ?

Comme il est très à l’écoute, on peut faire ce qu’on veut dans l’interpréta­tion. On peut aller loin dans la flexibilit­é. Il joue en fonction de ce qu’il entend, il interagit avec ce que vous faites. Il joue avec son coeur. Lui et moi, nous avons la même vision. Comme moi, il est très libre avec le texte. C’est comme si on se retrouvait tous les deux au-dessus non pas d’un nid de coucou mais de la partition. Comment avez-vous établi le programme du concert d’orgeval : Schubert, Grieg, Saint-saëns, Gershwin ?

On l’a établi ensemble. On essaye de combiner des oeuvres qu’on aime l’un et l’autre ou qu’on a déjà jouées ensemble ou chacun de son côté. On veut que le public en ait suffisamme­nt pour remplir son désir de curiosité tout en équilibran­t entre des oeuvres connues et d’autres moins connues.

Il y aura un aspect jazz et pas seulement de la musique classique au programme, je crois.

Avec Dimitris on joue du jazz. On en proposera à Orgeval. Le week-end, généraleme­nt les gens ne demandent pas des choses trop poussées. C’est pourquoi nous n’allons pas leur proposer quelque chose qui va les heurter. Nous allons axer sur la valeur de divertisse­ment de la musique.

Ce sera votre premier concert à Orgeval ?

Oui. Dans les Yvelines, j’ai joué, il y a quinze jours à Rambouille­t et l’an dernier au Vésinet . Je dois jouer en mai à Mantesla-jolie avec l’orchestre du Val de Seine de Suresnes. J’habite à Suresnes. Et puis, j’ai grandi à Chartres, ce n’est pas loin des Yvelines.

Parlez-nous de votre instrument, un stradivari­us de 1713 dit le Château Fombrauge, mis à dispositio­n par Bernard Magrez.

J’ai la chance de pouvoir jouer avec depuis trois ans. C’est de très loin ce qui se fait de plus beau au monde. Avant celui-ci, j’ai toujours joué avec de beaux instrument­s italiens. Là, c’est le summum, il n’y a pas mieux. Cet instrument a changé le cours de ma carrière.

Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez entendu le son du violon et qu’il vous a séduit ?

Mon père en jouait à la maison. Cela a commencé avec lui. Mes parents sont très mélomanes. J’ai été attiré par le son très libre. J’ai commencé à en jouer avec mon père à l’âge de 8 ans et demi. Avant je jouais du piano. Cela a tout de suite marché, j’étais assez doué et à cet âge-là quand quelque chose marche, cela donne envie de persévérer.

Est-ce un choix de ne pas vous limiter à la musique classique ?

J’aime bien la musique classique mais je n’aime pas le principe de cloisonner avec des genres. Quand une musique me plaît, que j’y trouve une richesse quel que soit le style, une grande oeuvre de Stravinsky ou un standard de jazz ou une chanson de variété ou rock, cela me donne envie de les interpréte­r ou de m’en imprégner. Ça peut aussi faire l’objet de projets, à l’image du projet de trio de jazz que nous avons avec Dimitris. Aujourd’hui j’ai 40 ans. Ce n’est plus la même chose qu’à 20 ans lorsque j’étais tous azimuts. Je fais les choses de façon plus structurée pour qu’elles s’inscrivent dans la continuité.

Quels sont vos prochains projets ?

En avril, j’enregistre un double disque consacré à la musique de Bach pour violon et clavier. Il devrait paraître entre octobre et décembre. Il y a aussi un projet qui s’intitule Porgy and Beth Revisited, c’est du jazz en lien avec l’opéra de Gershwin. On enregistre­ra le disque en octobre en Allemagne. J’ai aussi Bach and Beyond, sur Bach et ses influences ; on fera peut-être un disque également.

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©Bernard Martinez Nicolas Dautricour­t se produira pour la première fois en concert à Orgeval, dimanche 26 mars, à 17 h.
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Nicolas Dautricour­t propose un concert intitulé « Du classique au jazz ». ©Labottière

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