L’étudiant en commerce était un businessman de la drogue

Il est 23 heures, le 1er avril dernier. La police contrôle un véhicule pour un délit mineur. Au pied du passager, les forces de l’ordre aperçoivent un sachet. Il contient du cannabis. L’individu dissimule six autres sachets, de 35 grammes chacun, et 240 euros en liquide. Mais ce qui intrigue davantage les fonctionnaires, ce sont les deux téléphones mobiles en sa possession. L’exploitation de l’un des appareils va permettre aux enquêteurs de lever le voile sur le juteux négoce réalisé par le suspect. Dans le répertoire de ce téléphone figurent trente numéros. Trente contacts et autant de clients. Sinan (19 ans), étudiant en commerce sans histoires, passe rapidement aux aveux.

Le 5 avril, le jeune homme a expliqué devant le tribunal comment il avait revendu plus d’un kilo de cannabis depuis décembre. Il se fournissait à la cité de l’avre, plaque tournante du trafic de drogue aux Clayes-sous-bois. C’est là aussi qu’il a loué, « 150 euros par semaine », le téléphone où figuraient les coordonnés de trente clients.

« Je ne veux pas être un fardeau pour mes parents, a raconté Siran pour expliquer ses agissements. Ils n’ont pas beaucoup d’argent. » « En prison, vous seriez un fardeau bien plus lourd pour vos parents », a répondu la présidente. « Si tous les étudiants qui ne veulent pas être un fardeau pour leurs parents devenaient des trafiquants de drogue, dans quel monde vivrions-nous ? » a ensuite interrogé la procureure dans son réquisitoire. « Ce n’est pas un délinquant chevronné, a plaidé son avocate. Il a beaucoup coopéré durant l’enquête. » Sous les yeux de ses parents, Sinan n’a finalement pas été placé en détention. Il a écopé d’une peine de 12 mois de prison, dont six assortis du sursis.