Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
« J’ai été con comme la lune »
Sébastien comparaissait devant le tribunal le 5 avril pour avoir tenté d’acheter avec un chèque falsifié à son nom, la veille au magasin Brico Dépôt de Sartrouville, deux appareils de nettoyage à haute pression d’un montant total de 600 €. Son titre de paiement n’a pas franchi l’étape du contrôle de validité en caisse. Cet homme de 25 ans, violé à 5 ans par son père et orphelin de mère (héroïnomane), a erré de foyer en foyer durant sa jeunesse. Il a raconté à l’audience qu’il avait acheté deux chèques Crédit Agricole à 150 € pièce à un quidam sur Paris.
Son faux chèque ne passe pas le contrôle de validité en caisse
Doté de facultés intellectuelles limitées, ce titulaire d’un CAP en plomberie s’est lancé dans un dialogue surréaliste avec la présidente et la procureure. « Je pensais qu’ils étaient vrais, moi », a-t-il lâché plein de sincérité. Les fonctionnaires de justice ont eu beau lui expliquer comment tournaient une banque et le système de paiement par chèque, Sébastien a quitté le tribunal sans avoir tout saisi. « J’ai été con comme la lune », a-t-il tout de même admis.
Sur le chemin de la rédemption et de la réinsertion après plusieurs condamnations (violences et stupéfiants), Sébastien risquait gros. Il bénéficie en effet actuellement d’un aménagement de peine et d’un suivi de l’association réflexion action prison et justice des Hauts-de-seine, où on lui a trouvé un appartement. « Vous avez brisé la confiance du juge d’application des peines, a tonné la procureure. Vous n’avez pas saisi votre chance. Vous avez vous-même réduit vos efforts à néant. Je requiers 6 mois de prison et un maintien en détention. »
La désarmante naïveté de Sébastien a finalement en partie convaincu les juges. Il n’a écopé que de trois mois sans mandat de dépôt. Ce sera au juge d’application des peines de décider s’il doit purger effectivement, ou pas, cette nouvelle condamnation en prison.