Le fils de la comtesse avait été emporté par une overdose

Lucien (43 ans) est polytoxicomane depuis plus de 20 ans. Surtout accro à l’héroïne - « j’aime ça, c’est tout », a-t-il déclaré à l’audience le 4 avril -, il comparaissait la semaine dernière devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire. Dans la nuit du 24 au 25 mars 2015, François (49 ans), un compagnon de shoot de longue date, a fait une overdose à son domicile.

Compagnons de shoot

En proie à de graves problèmes de santé, ce fils de comtesse était de passage en France pour divers examens. Depuis neuf ans, il avait rejoint le Maroc « pour décrocher de la drogue » a témoigné sa mère, à la fois digne et émouvante. De l’autre côté de la Méditerranée, il avait refait sa vie, s’était marié et chérissait deux petites filles.

Mais ce directeur commercial était rattrapé par ses vieux démons chaque fois qu’il remettait les pieds à Versailles. Quatorze mois avant le drame, il avait déjà failli être emporté dans les mêmes conditions. Ce 24 mars, il téléphone donc à Lucien. Les deux hommes se retrouvent au domicile du prévenu, qui entretemps à fait un aller-retour entre les Yvelines et la Seine-saintdenis pour acheter deux cocottes d’héroïne. « On s’est fait une première injection vers 21 heures, a raconté Lucien. Mais après, je ne me souviens plus de grand chose, j’étais défoncé. En plus, j’avais bu et fumé aussi du cannabis. Je suis parti me coucher, François était encore vivant. »

À son réveil, vers 7 heures du matin, il trouve son ami inanimé au sol, « face contre terre » et vomissant. L’enquête a démontré que Lucien lui avait pratiqué un massage cardiaque. Il cherche son téléphone, ne le trouve pas puis finalement met la main dessus avant de joindre les pompiers. Mais il est déjà trop tard. « Il est mort dans mes bras, je l’ai vu rendre l’âme. Je m’en veux énormément. »

Car ce que ne sait pas encore l’accusé, c’est que son ami est gravement malade. Au fil du temps, la drogue a fait des ravages dans son organisme. « Son foie, ses reins, ses poumons et son coeur étaient très abîmés », a témoigné sa mère. C’est pour cette raison qu’il revenait épisodiquement en France. Sous traitement, il est également dépressif et prend divers anxiolytiques. Le cocktail héroïne-médicaments-alcool lui sera cette fois fatal.

Condamné en 2009 pour un cas identique

Placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Boisd’arcy dès le 26 mars 2015, Lucien est apparu très diminué à l’audience. Atteint d’une épatite C, il se déplace depuis 1998 en béquilles à la suite d’un grave accident de la route.

Plusieurs fois condamné pour cession ou consommation de stupéfiants, il traîne surtout une ligne indélébile à son casier judiciaire. Elle pèse lourd. En 2009, il a en effet écopé de 7 ans et demi de prison (une peine ramenée à 5 ans dans le cadre d’une confusion des peines) pour un autre homicide involontaire lié à une overdose. La victime était une jeune femme. « Je n’étais pas responsable, s’est encore défendu Lucien. Elle n’avait jamais pris de drogue. Elle a sniffé de l’héroïne à mon insu. »

« Si on lit la vie de Monsieur à travers son casier judiciaire, il y a donc deux morts, a lancé la procureur dans les premières minutes de son réquisitoire. Il n’y a pas de fatalité. Qu’il foute sa vie en l’air, c’est son problème, mais celle des autres… Il y a récidive, nous devons être dans l’escalade des peines. Je requiers 8 ans. »

« Vous le savez, l’héroïne gagne tout le temps, a poursuivi la défense. La détention ne le sauvera pas ! » Lucien a finalement été condamné à une peine de 5 ans d’emprisonnement.

SAINT-GERMAIN-EN-LAYE

Un homme de 32 ans domicilié à Saint-germain-en-laye a été interpellé vendredi dernier vers 21 h 30, rue Bonnenfant, après avoir jeté plusieurs pots de fleurs de la fenêtre de son appartement sur des passants. Il est ensuite descendu menacer le serveur d’un kebab avec un couteau. Désarmé par ce dernier, le mis en cause a regagné à la hâte son logement, où il a été finalement appréhendé par la police. Il présentait un taux d’alcoolémie important et était en possession d’un morceau de résine de cannabis.