Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Au bord de la crise de nerfs
La vie des riverains du centre commercial est devenue un enfer depuis l’ouverture en septembre du magasin hard-discount Action.
La vie de l’espace Sarazin n’est décidément pas un long fleuve tranquille. Ouvert en août 2010, cet espace commercial de 18 700 m2 installé le long du boulevard Jean-jaurès sur un ancien terrain occupé par une usine puis squatté par des gens du voyage a connu bien des soubresauts depuis sa création.
Il a déjà fallu que le gestionnaire privé du site trouve des candidats à la location des huit lots, ce qui n’a pas été simple. Seules quatre enseignes étaient ainsi dans les murs le jour de l’inauguration.
En 2011, alors que l’arrivée de Leclerc se précisait, le maire ovillois avait indiqué que le pôle commercial manquait « d’une vraie locomotive ». Le site semble avoir trouvé son « messie » depuis septembre dernier avec l’arrivée d’action. L’enseigne néerlandaise, dont les magasins poussent comme des champignons à travers l’hexagone, fait fureur auprès des classes populaires, mais pas seulement, avec sa large gamme de produits hard-discount défiant toute concurrence.
À Houilles, comme ailleurs, des centaines de clients franchissent désormais chaque jour les portes du magasin. Le week-end, c’est littéralement la ruée. Et c’est là que les complications commencent. Stationnement anarchique, circulation congestionnée, concert de klaxon, clients et commerçants irritables…
Les riverains de la zone pavillonnaire attenante à l’espace Sarazin n’en peuvent plus. « C’est un ballet incessant », témoigne l’un d’eux. Un autre habitant nous a confié, lui, qu’il abandonnait tout simplement son domicile le samedi pour respirer. « Et oui, je déménage toutes les semaines ou presque ! », nous a-t-il lancé avec une bonne dose d’ironie. « Il y a une hausse des nuisances, des incivilités et des mauvais comportements depuis l’installation d’action, poursuit cette femme qui travaille dans le quartier et habite à proximité. Souvent, le passage est bloqué et on n’avance pas. » « On assiste même à des bagarres », embraye un autre.
Les habitants de l’allée Raymond-adrien, les plus touchés par ces nuisances, n’en sont pas à leurs premiers désagréments. Entre 2012 et 2014, ils ont mené un intense combat face à la mairie pour obtenir la construction d’un mur antibruit de 2 m de haut et 200 m de long, doublé d’une haie.
Nuisances, incivilités et bouchons Le parking jugé inadapté
Certains, à l’époque, s’étaient déjà interrogés sur la capacité en stationnement de l’espace Sarazin, finalement portée de 198 à 221 places après l’ouverture, et sur les accès et les sorties. Une entrée supplémentaire a été créée depuis pour fluidifier la circulation interne. « C’est une entrée et une sortie, pas deux entrées, qu’il faudrait, remarque encore un habitant. Et le parking reste inadapté. » « L’installation de cette chaîne de magasins est une destruction de l’environnement à tout point de vue », ose même un dernier riverain.