Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

« Ils ont enfin été humains »

- F. D.

La famille Ghoula est soulagée. Le jeudi 18 mai, elle a été autorisée à récupérer le corps d’adel, abattu de onze balles de kalachniko­v le 6 mai sur le parking du Burger King de Plaisir.

Depuis plusieurs jours, les Ghoula demandaien­t à la juge d’instructio­n la levée des scellés sur le corps. La magistrate voulait le garder à dispositio­n en cas de contre-expertise. Devant le commissari­at et la mairie de Trappes, puis au pied du tribunal correction­nel de Versailles, frères, soeurs, père, mère et amis de la victime avaient pacifiquem­ent manifesté.

Le corps d’adel enfin restitué

Le 16 mai, une délégation avait été reçue par le procureur de la République. Comme le maire de Trappes et le préfet des Yvelines, il avait recommandé à la famille de prendre rendez-vous avec la juge d’instructio­n. Le principe était d’exposer les bonnes dispositio­ns de la famille.

Les Ghoula s’étaient engagés à ne pas procéder à la prière rituelle à la mosquée de Trappes, conscients qu’il existait un risque en termes de sécurité. Les fidèles auraient pu être une parfaite cible pour le tueur présumé en cavale.

Les proches d’adel voulaient aussi faire valoir un engagement écrit de premier ordre. Avec le consulat de Tunisie, ils avaient signé un document attestant de leur accord pour faire exhumer et rapatrier le corps d’adel en France si la justice en faisait la demande.

C’est dans l’intimité, une vingtaine de personnes, que le deuil a pu véritablem­ent commencer le 18 mai. Dans l’aprèsmidi, tous se sont rendus à la mosquée de Versailles, rue Jean-mermoz, pour une prière mortuaire. Dans la foulée, la famille a tenu un autre engagement, celui de partir rapidement vers la Tunisie, là où Adel souhaitait reposer. Juste avant que l’avion ne décolle, le lendemain, Yassine, le frère d’adel, nous a confié ses sentiments. « Dieu merci, nous avons maintenant le permis de quitter le territoire et de l’inhumer. Ils ont enfin été humains. Pour le reste, c’est-à-dire l’arrestatio­n de Malik, on s’en remet à la justice. On a toute confiance en elle. Désormais, nous sommes partie civile dans le dossier. »

Direction la Tunisie

Le parquet a d’ailleurs décidé de regrouper les ouvertures d’informatio­ns pour assassinat et tentatives d’assassinat­s.

Cela fait pratiqueme­nt trois semaines que la police judiciaire est à la recherche de Malik. Il demeure introuvabl­e et une éventuelle complicité dans sa cache commence à être envisagée.

Coïncidenc­e des dates : Malik a eu 34 ans lorsque la famille Ghoula a touché le sol tunisien pour inhumer Adel.

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