Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Jean-marie Bigard dans la peau d’une femme

- Recueillis par T.R.

Dimanche 28 mai, 17 h, au théâtre de Poissy, Jean-marie Bigard présentera son nouveau spectacle seul en scène : Nous les femmes. L’humoriste n’hésite pas à apparaître en femme et à prendre leur défense.

Vous serez en spectacle dimanche au théâtre de Poissy. Êtes-vous déjà venu et quel souvenir gardez-vous de votre dernière visite ?

En trente ans de carrière, j’ai fait un tel nombre de dates que je ne me souviens pas de toutes les dates ni de toutes les salles. Mais, lorsque je rentre dans une salle, il m’arrive souvent de reconnaîtr­e les lieux. Pour Poissy, malheureus­ement, je ne saurais pas dire.

J’imagine qu’en tournée, vous n’avez pas le temps de visiter les villes où vous vous produisez ?

Une tournée, surtout celleci qui fait 330 dates, je n’en ai jamais eu autant dans toute ma carrière, c’est d’abord basé sur la concentrat­ion. Cela nécessite une discipline de vie, des habitudes qui font que chaque jour, tu profites des moments pour récupérer et avoir une énergie maximale pour le spectacle à 20 h 30.

Êtes-vous familier avec les Yvelines ?

Je suis Parisien avec deux enfants à l’école. J’ai ma femme (Lola Marois, comédienne et chanteuse, ndlr) qui tourne. Je m’occupe des enfants et je ne viens pas vraiment dans les alentours de Paris, sauf pour un barbecue chez des amis à Issyles-moulineaux.

Vous présentez votre nouveau spectacle que je qualifiera­is de « bigenre » (car vous interpréte­z aussi une femme sur scène). Est-ce votre façon de pousser la parité jusqu’à l’extrême ?

C’est mon dixième spectacle… et mon meilleur. Ceux qui ne m’ont jamais vu sur scène, verront ce que j’ai fait de mieux. Il est distrayant, car pendant 35 minutes, je fais la première partie en femme. Ensuite, je reviens sur la musique de Rocky. L’idée est venue d’un copain qui m’a demandé si mon prochain spectacle serait un gigantesqu­e pardon aux femmes. Je lui ai répondu que je ferai mieux que ça : je lui ai dit, sur scène, je vais être une femme. Je suis allé voir Pascale Bordet, qui avait réalisé les 83 costumes du Bourgeois Gentilhomm­e (en 2006, ndlr) et je lui ai demandé qu’elle me transforme en femme. Elle m’a mis de la mousse sur le popotin, au niveau de seins, m’a donné un trench noir, une perruque, une paire de lunettes plus grandes que celles d’isabelle Adjani…

D’où vient-elle cette femme, de qui s’inspire-telle ?

Je ne sais pas d’où elle vient, c’est mon alter ego au féminin, une espèce de Jacqueline Maillol qui a son caractère et ne se laisse pas faire. Elle répond aux hommes, les provoque, les déchiquett­e. Ça fait soixante ans que j’attends ça : mon premier one-woman-show ! Les hommes dans la salle encaissent ce que je dis, je me fais applaudir par les femmes. Quand je parle des hommes qui ont une petite grippe et que c’est la fin du monde pour eux, je vois les femmes qui martèlent l’épaule de l’homme à côté, l’air de dire tu vois c’est toi ça. Les pauvres, ils sortent de la salle avec l’épaule toute bleue… c’est un spectacle très joyeux.

Ma paternité m’a rapproché des femmes. Le spectacle peut paraître surprenant parce que je parle de mes enfants qui ont quatre ans. Et tous les soirs de spectacle, en voyant les gens debout, je leur dis un grand merci.

On vous connaît pour votre franc-parler, notamment sur la question sexuelle. Vous êtes-vous assagi avec ce spectacle ?

Pas tellement, car mon personnage de femme interpelle les hommes en leur demandant : « c’est quoi votre problème avec la sodomie ? » Ma réplique : « Quand c’est bien préparé, pourquoi pas ? Mais, une fois de temps en temps, car ma rondelle ne fait pas le printemps », est beaucoup reprise sur les réseaux sociaux…

Parmi les nouvelles génération­s d’humoristes, y en a-t-il qui vous ont inspiré dans l’écriture de ce nouveau spectacle ?

Je me suis adjoint les services de deux jeunes auteurs qui travaillen­t notamment à Europe 1 : Fabien Delaître et Jérôme Barou, ils ont 35 ans et m’ont rajeuni. Je leur sortais une vanne et ils me demandaien­t : « mais de quoi tu parles », ça m’a permis de me remettre à la page. Ce sont deux bosseurs. Ils se lèvent à 7 h du matin pour préparer les vannes des présentate­urs à la radio. Avec eux, tout est permis et ils sont la raison pour laquelle ce spectacle marche aussi bien.

Autrement, j’aime beaucoup Malik Bentala et surtout Lamine Lezghad avec son humour très gonflé et incisif. Le rire l’emporte toujours, et pourtant il ne mâche pas ses mots.

Que pensez-vous des blagues autour d’emmanuel Macron qui ont toujours trait à sa femme plus âgée ?

Ça passera. Macron, je trouve qu’il est bien. Il a pulvérisé les deux piliers de la gauche et de la droite avec lesquelles on fonctionna­it depuis trop longtemps. C’est le moment où jamais de le laisser gouverner. Il a réussi à faire ce que personne n’a jamais réussi à faire : devenir président à 39 ans. J’espère qu’il aura une majorité pour gouverner. Une cohabitati­on serait la pire des choses qui puisse arriver.

■PRATIQUE Nous les femmes, de Jeanmarie Bigard, dimanche 28 mai à 17 h, au théâtre de Poissy. Tarifs : 38,50 €. Rens. et rés. 01 39 22 55 92 ou www.ville-poissy.fr

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©Christophe Kwiatkowsk­i ©Christophe Kwiatkowsk­i Jean-marie Bigard, version femme, dans son nouveau spectacle Nous les femmes. Rendez-vous, ce dimanche 28 mai, au théâtre de Poissy pour découvrir le nouveau spectacle de Jean-marie Bigard.

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