Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Mains tendues pour noces de porcelaine à Andrésy
La petite exposition d’andrésy est devenue un temps fort de l’art contemporain. La 20e édition de Sculptures en l’île se déroule jusqu’au 24 septembre.
Une maison fermée qui tend la main pour inviter à entrer. À moins que ce ne soit la main tendue depuis l’extérieur qui invite à sortir ? Pour sa 20e édition, Sculptures en l’île a laissé les clés de la Maison du Moussel à l’artiste argentin Pedro Marzorati qui parle avec enthousiasme de son Mano a mano créé pour ce lieu précisément, puisque « chaque endroit me donne les règles » et que dans cette maison fermée il a senti le besoin d’apporter « la communication » qui faisait défaut.
Face à la main « qui construit ou qui détruit », il y a la main qui ouvre la voie. Deux mains articulées cherchent à entrer en contact, quand le bois sort des portes et fenêtres s’il n’est pas dans le prolongement de la main, dans le parc. Les planches ont été jetées au sol avant que l’artiste ne les replace méticuleusement. « Ce n’est pas un tas de bois que l’on pose », prévient-il, en laissant le visiteur se faire « son propre scénario ». Vingt tonnes de bois ont été nécessaires, chaque tronc ayant donné un doigt et « les mains entrent en résonance avec la maison », poursuit l’artiste qui conseille d’avoir « une vision très globale ».
Mouvement perpétuel
La maison, le parc du Moussel invitent aussi : Pascal Morabito qui poursuit, au fil des ans, son travail sur la résilience dans l’art en vitraux ; Béatrice Chanfrault qui utilise vêtements et textiles, cordes et végétaux pour parler de nos propres vies ; Emy David qui présente ses vaches boueuses aux formes arrondies. Quant à Georges Meurdra, ses quatre oeuvres de métal ont pris possession du parc de l’hôtel de ville pour signifier le mouvement perpétuel dans une totale liberté des formes.
Il est déjà temps de prendre le bateau et d’aller découvrir sur l’île Nancy les oeuvres d’artistes nationaux sélectionnées par la Maison Laurentine, et que l’on découvre en se promenant. Ici, la Tête Ruche de Sophie Billard, là, l’éclosion florale d’anne-emmanuelle Maire, un peu plus loin les parapluies de Sui Lin Leung invitent à la Méditation symphonique, avant de découvrir la Cabane des amoureux pyramidale de Ziyad qui rend la relaxation plus bénéfique. Le Cytodonte de Guillaume Allain a des airs de lézard géant, les Grands Tot’aime de Michl envisagent la présence d’habitants d’un genre nouveau.
Et pour que l’on ait envie de danser avec les arbres en Tutu de Philippe Cusse ou de laisser Alexandrine Antoniadis mettre de la couleur dans la promenade avec son Octopuss, on retrouvera aisément le chemin vers le bateau, en repérant les Bracelets de la forêt de Did, à moins de s’être égaré dans le Labyrinthe de Kambach.
Dépaysement bucolique et inattendu assuré tout l’été, au gré d’une cinquantaine d’oeuvres.