Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
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Près de 80 personnes se sont retrouvées, dimanche matin, au parc de Marolles de Villennes-sur-seine à l’appel du collectif Linky 78 pour demander l’arrêt des poses forcées des compteurs communicants déployés dans les Yvelines.
Venus de Villennes mais également d’orgeval, de Triel, Vernouillet, Morainviliers, Médan ou Mareil-sur-mauldre, des membres du collectif ont tour à tour pris la parole, dimanche matin, au parc de Marolles de Villennes-sur-seine, pour faire part de leurs expériences « douloureuses » avec les installateurs de compteurs Linky.
Dans les immeubles de la Villa Louise, à Villennes-surseine, un habitant a subi des menaces et des insultes d’un
poseur de compteurs. « J’étais chez moi, arrêté pour cause de hernie discale, explique-t-il. J’ai entendu du bruit dans la cage d’escalier. Quand j’ai vu qu’il s’agissait de poseurs de compteur, je leur ai demandé de partir étant donné que nous avions signifié notre refus d’installation par courrier recommandé avec accusé de réception et qu’ils étaient entrés dans une propriété privée sans y être invités. Le ton est monté et sans l’intervention de plusieurs voisins qui ont finalement fait partir les installateurs, cela aurait pu très mal finir. J’ai déposé plainte. »
« Ce n’est pas un compteur anodin »
« Les poseurs sont payés à la pose et ont des pass magnétiques similaires à ceux des postiers, explique Henri Boulan du collectif Linky 78. Ils peuvent donc entrer dans les immeubles sans aucun problème et profitent des moments où les personnes travaillent pour agir en toute impunité. La plupart du temps, et contrairement à ce que dit Enedis, les habitants ne sont pas prévenus de la venue des poseurs et s’ils ont la malchance d’avoir un compteur accessible, ils découvrent un beau matin que leur compteur a été changé à leur insu. Pourtant un compteur Linky n’est pas un compteur anodin, c’est un objet communicant et à ce titre, il ne peut être installé sans l’accord éclairé des habitants (propriétaires et locataires). »
Pierre-françois Degand, conseiller municipal à Villennes et suppléant de la députée Natalia Pouzyreff était également présent : « Je pense que sur les Linky, on aurait dû faire valoir le principe de précaution pour évaluer les risques réels de ce nouveau dispositif. À Villennes, nous avons voté à l’unanimité une délibération refusant le déploiement. Plutôt que de suivre la recommandation du sous-préfet, le maire aurait dû reprendre une nouvelle délibération et faire un arrêté, cela nous aurait permis de gagner un temps précieux en attendant les études complémentaires. »
Appel à une société de gardiennage privée
« Nous sommes dans une situation ubuesque », clame un Yvelinois. « Nos libertés individuelles sont bafouées », ajoute une autre. « Ce flicage forcé rappelle une mauvaise époque », indique un troisième.
Avec le mois d’août et les absences pour cause de vacances, l’inquiétude est grandissante car « on sait qu’ils vont revenir ». Des membres du collectif envisagent de faire appel à une société de gardiennage privée 7 milliards d’euros).
Les signataires ont également indiqué que « la protection des données personnelles est insuffisante, les risques liés aux ondes électromagnétiques n’ont pas été suffisamment pris en compte et que le compteur Linky n’a que très peu de valeur ajoutée pour les consommateurs ».
Ils ont enfin rappelé que Ségolène Royal, alors qu’elle était ministre de l’environnement, avait indiqué que « la pose de ces compteurs ne devait nullement être forcée ». À ce jour, le collectif n’a pas reçu de réponse. durant l’été afin de faire protéger leur compteur.
À ce jour, près de 400 communes à travers la France ont refusé le déploiement (chiffre en constante augmentation du fait du déploiement progressif jusqu’en 2021).