Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Des lycéens du monde formés et diplômés à l’américaine
Jeudi 29 juin, s’est déroulée la traditionnelle cérémonie de remise de diplômes pour les élèves internationaux de la Notre-dame International High School, à Verneuilsur-seine.
Au sein de l’établissement privé Notre-dame Les Oiseaux se trouve une formation insolite, une véritable « high school » (lycée) à l’américaine : la Notre-dame International High School. Des adolescents, âgés de 14 à 18 ans, en provenance du monde entier (une vingtaine de nationalités différentes), viennent suivre des cours donnés par une majorité d’enseignants américains. « À l’exception des cours de gym, d’art et de français qui ont lieu en français », confie Céline Gibassier, de Nacel, organisme de voyages linguistiques qui a ouvert treize écoles dans le monde, dont celle de Verneuil créée en 2010. Elle est d’ailleurs la seule en France et même en Europe. « Les autres écoles sont basées aux Étatsunis, en Chine, en Corée du Sud, aux Philippines et au Vietnam. »
Aisance désarmante
Ces jeunes, une quarantaine en moyenne, sont formés pour mieux intégrer par la suite une université ou une grande école anglo-saxonne.
Parmi ces jeunes élèves : Maria Kryukova, jeune Moscovite de 19 ans, arrivée à Verneuil-surseine, à l’âge de 15 ans.
Jeudi 29 juin, elle faisait partie des sept « graduates » (diplômés) de nationalités variées : britannique, américaine, syrienne, allemande… et donc russe, qui ont été honorés à l’occasion d’une cérémonie à l’américaine.
Lorsque Maria est arrivée, elle ne parlait pas un mot de français. Quatre ans plus tard, elle s’exprime avec une aisance désarmante. « Au départ, je voulais partir en Californie, confie la jeune femme tout sourire. Et puis mon grand frère, Dimitri a découvert cette école en France sur Internet et m’a conseillée de le faire pour apprendre la langue. » Maria ne pensait pas rester aussi longtemps dans les Yvelines. « Cela s’est fait comme ça. Au départ, je dormais en dortoir, c’était assez strict. Et les deux dernières années, j’étais hébergée dans une famille d’accueil à Verneuil et cela s’est très bien passé. »
Pas de Français
Outre l’apprentissage de la langue de Molière, Maria a eu l’occasion de voyager. « Ma famille d’accueil a de la famille à Beauvais, j’y suis allée souvent. Avec l’école, nous avons fait beaucoup de voyages, notamment en Normandie au Mont-saint-michel ou à Milan en Italie. »
En quatre ans, Maria a eu l’occasion de se faire de nombreux amis. « Là où j’en ai eu le plus c’était en première année et l’année dernière. Je suis toujours en contact avec eux. » Certains sont restés plusieurs années comme elle à Verneuil, d’autres sont partis plus tôt. Dans le lot, pas de Français. Logique, la formation ne s’adresse pas à eux, à l’exception des binationaux qui vivent à l’étranger et « rencontrent des difficultés pour intégrer le système scolaire français qui est particulièrement rigide », confie Céline Gibassier.
Durant son séjour à Verneuil, Maria a pu s’initier à l’univers des jeux vidéo. C’est même devenu son objectif professionnel. « L’année prochaine, je vais faire une année préparatoire à l’école supérieure des arts numériques dans le XVE arrondissement de Paris. C’est une formation de cinq ans. Après, je pense partir en Californie. » Car, dit-elle, là-bas les artistes sont mieux considérés qu’à Moscou.