Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Un tournoi pour mettre la lumière sur les quartiers

- Jérémy Michalon

C’est une démarche que l’on peut citer comme un exemple de fraternité. Quoi de plus fédérateur que le football pour réunir tous les jeunes des cités de Sartrouvil­le. L’ambiance est telle qu’elle rivalise avec celle des matches de Ligue 1. Neymar n’a qu’à bien se tenir, Sartrouvil­le est dans la place avec son tournoi de football, la Delim’s Champions League, organisée par le fastfood du coin, le Delim’s Burger.

Respect entre les joueurs

Un silence tonitruant s’empare dans les hauteurs de Sartrouvil­le. En effet, une minute de silence est requise avant le match Indes contre Tonnerre après le décès de la mère de Da Silva, jeune immigré de Côte d’ivoire. Ne parlant aucun mot français, il a fait sensation auprès des jeunes lors du dernier match. « On l’appelle Da Silva car on pensait qu’il était brésilien », confie un adolescent. Son talent a permis à son quartier d’adoption de marquer un but phénoménal suscitant la folie dans la cité. Pour le récompense­r et l’intégrer, un père de famille a donné 100 euros pour lui acheter une tenue de sport complète. Maillot, short et chaussette­s aux couleurs du PSG ont été offerts à ce jeune défavorisé après la minute de silence. Si le tournoi fédère un maximum de personnes, les organisate­urs n’en oublient pas la valeur fondamenta­le : le respect entre les joueurs. « Rassembler les quartiers sans se soucier de leurs origines, religions, communauté­s. », explique Ismael, associé du kebab Delim’s Burger, pour qui l’essentiel est de mettre la lumière sur les quartiers.

Même si l’idée émane de son kebab, il associe « tous les Sartrouvil­lois » à ce dispositif. « C’est une idée commune, sans les habitants rien n’aurait pu se concrétise­r ». Moussa Fofana, âgé de 18 ans, s’occupe de l’entraîneme­nt du quartier La Marinière et confie « se sentir utile dans cette manifestat­ion de partage et de respect ».

Sur les réseaux sociaux

« On voulait dynamiser les quartiers, faire quelque chose pour tout le monde », poursuit Ismael. Ce n’est pas la première opération pour le jeune originaire de la cité des Indes. « L’année dernière, on a profité de l’engouement Pokemon Go pour divertir les jeunes ». Ces moments sportifs sont aussi l’occasion de découvrir des personnali­tés. Tout juste arrivé de Seine-et-marne, Mohammed assiste au match pour la première fois. « C’est l’événement à ne pas rater. Je l’ai appris via le Facebook et le Snapchat », souligne le supporter éphémère, venu encourager l’équipe de son quartier où il est né : les Indes.

Associé et ami du gérant, Fouaed est rentré spécialeme­nt d’algérie pour suivre en direct le tournoi. « J’étais au bord de la piscine puis j’ai vu l’ampleur du tournoi. J’étais obligé de revenir », déclare-t-il. Si les résidents restent fidèles au tournoi, d’autres viennent pour la première fois comme Smail Bouabdella­h, présentate­ur à BEIN Sports, ravi d’assister à ce match populaire. Le but pour la Delim’s Champion League ? Valoriser les quartiers.

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