Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Les « folies » du château de Groussay à Montfort l’amaury

- R.V.

Le mythique château de Groussay à Montfort l’amaury doit en partie son succès à ses vingt «folies» réparties sur les 30 hectares du parc.

Si le château de Groussay, à Montfort l’amaury a été mis en avant dans les premières saisons de l’émission «Meilleur pâtissier», il est aussi connu pour ses fabriques ou «folies» qui ornent le parc. Le château et les fabriques sont classés monument historique depuis 1993. Son nouveau propriétai­re, depuis 2001, a décidé de l’ouvrir au public.

Des oeuvres originales

On en compte quatorze, plus une inachevée. Leur créateur est le décorateur et collection­neur Charles de Beistegui qui les a construits dans les années 1950-1970, à l’aide de ses fidèles artistes Emilio Terry et Alexandre Serebriako­ff. Il est aussi le propriétai­re du domaine, qu’il rachète en 1938. Ancienne «maison de campagne», il le transforme à sa guise en château, car l’édifice n’est pas classé monument historique. En vingt ans, il a imaginé et réalisé une oeuvre aussi originale que la décoration intérieure du château, en s’inspirant des parcs du XVIIIE siècle et des jardins anglochino­is. La première construite est «le temple d’amour» en 1949, qui rappelle le Trianon.

Voyage autour du monde

Ces «folies» sont une véritable découverte du monde, inspirées de monuments ou cultures de différents pays dans un parc s’étalant sur plus de 30 hectares. La tente tartare, par exemple, est inspirée de celle du roi Gustave III de Suède, élevée en 1781 à Drottningh­olm. Celle du jardin du château de Groussay a été édifiée en 1960 et conçue en tôle peinte. Elle abrite dix mille carreaux de Delft.

Le pont palladien, lui, nous transporte en Angleterre puisqu’il rappelle celui de Wilton-park mais aussi celui de Guglie à Venise, où Charles de Bestegui possédait le palais Labia.

Parmi les fabriques construite­s par ses fidèles amis, la pagode chinoise a été réalisée par Emilio Terry, décorateur et architecte d’origine cubaine, en 1963.

Le parc est aujourd’hui labellisé «Jardin remarquabl­e». Depuis juillet 2015, le parc et les jardins sont de nouveau accessible­s au public.

À Septeuil, une curieuse tête sculptée surplombe la départemen­tale 983. La sculpture, d’environ 1,50 mètre de haut, est taillée dans un rocher et située à quelques centaines de mètres du site archéologi­que de la commune. De là à penser que ce mystérieux visage, au regard perçant et à la bouche pincée, date de la nuit des temps il n’y a qu’un pas… à ne pas franchir.

Cette version locale du « Mont Rushmore », qui en fait n’a pas de nom, est une réalisatio­n contempora­ine, remontant à 1985, au moment des travaux d’aménagemen­t de la D983. L’année précédente, le site archéologi­que a été mis au jour, bousculant au passage le calendrier du chantier.

Pour ne pas accumuler davantage de retard, une grosse pierre située en surplomb de la voie nouvelle a été confiée aux mains d’un artiste de la région. Une solution moins coûteuse et plus rapide que de démolir l’énorme caillou.

Le nom du sculpteur est tombé dans l’oubli. Un temps, il se disait qu’il avait représenté le maire de l’époque. Une autre version a vu le jour depuis : aucun modèle n’a inspiré son oeuvre.

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