Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
André Guitton, un centenaire aux Lilas
Emmenée par la dynamique animatrice Sandra Lebey, l’équipe de la maison de retraite médicalisée Korian Les Lilas a réservé samedi dernier une belle fête à son chouchou du moment : André Guitton, centenaire depuis le 10 août. Accompagné de ses proches et de son infirmière préférée, cet homme aux faux airs de Woody Allen a débarqué au coeur du foyer sur les coups de 16h, sous les applaudissements des résidents réunis pour l’occasion. « 100 ans ? Ça fait rien », confie d’emblée l’air coquin André, dont la joie de vivre est toujours bien vive. « 100 ans ? Cela ne me dérange pas tant que je n’ai pas de douleurs. Quand j’ai des douleurs, je dis : ça va pas. Mais autrement, tout va bien », poursuit-il, lui qui est entré chez Korian seulement depuis neuf mois. Tranquille comme un centenaire, en somme, l’homme a bien toute sa tête. Son sourire et son émotion dans le regard en disent long sur son parcours de vie passé majoritairement à Orgeval. Il raconte : « J’ai fait beaucoup de métiers différents. J’ai d’abord commencé comme coiffeur. Puis après je suis devenu cheminot, maîtreur, et chef d’agence d’un bureau d’architectes. Je suis ensuite redevenu maîtreur, puis chef d’entreprise en tant que plâtrier ». Tout cela étalé sur 59 ans de bons et loyaux services, de 1936 à 1995. De Léon Blum à Jacques Chirac. Il méritait donc bien un petit tour en calèche, une sortie surprise organisée jeudi dernier dans les rues de Carrières-sous-poissy.
Un amoureux du jazz
Aujourd’hui, André avoue être « complètement dépassé par la société actuelle. Je suis déboussolé, je n’arrive plus à suivre ». Sa fille nous a pourtant chuchoté à l’oreille que son père se servait encore d’internet il y a peu. Mais ce dernier préfère rêver en écoutant de la musique, spécifiquement du jazz. Pour célébrer son anniversaire, outre le beau gâteau réalisé par le cuisinier en chef de l’établissement et le cadeau d’un livre retraçant l’histoire du célèbre studio Harcourt, André a donc eu droit à de la musique, de Louis Armstrong à Glenn Miller en passant par Sidney Bechet. Dès que les premières notes jaillissent, André se met alors à battre la mesure du pied, à l’instar de son petit fils percussionniste. Une façon de faire battre son coeur aussi longtemps qu’une ronde.