Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
L’hôpital se lance dans l’hôtellerie
Le centre hospitalier de Poissy-saint-germain-en-laye (Chips) est le seul des Yvelines à avoir été retenu par le ministère de la Santé pour participer à un projet national : la mise en place d’hôtels au service de certains patients hospitaliers.
Deux hôtels hospitaliers verront prochainement le jour aussi bien à Poissy qu’à Saintgermain-en-laye. Le centre hospitalier intercommunal (Chips) a obtenu le feu vert du ministère de la Santé, début août, pour expérimenter sur trois ans ce nouveau dispositif national. Aucune date précise de mise en oeuvre n’est encore fixée. Selon Mellila Bellancourt, chargée des affaires juridiques du Chips, cela pourrait être, au mieux, dès 2018. « Tout dépendra du montage du projet sur chacun des deux sites. Les configurations ne sont pas les mêmes, le calendrier pourrait être différent d’un site à l’autre. »
Hébergement non médicalisé
En février dernier, le Chips a répondu à un appel à candidature lancé par le ministère de la Santé au plan national. Au final, 41 établissements ont été sélectionnés, dont Poissysaint-germain, le seul retenu dans les Yvelines. « Je ne sais pas si d’autres établissements yvelinois avaient soumis leur candidature. En tout cas, cela concorde avec le projet médical du Chips dans le sens de l’innovation et cela va être bénéfique pour nos patients. »
Le principe d’un hôtel hospitalier est le suivant : « C’est une activité d’hébergement non médicalisée de patients qui n’ont pas besoin de soins et qui n’exigent pas d’interventions de personnel hospitalier, indique Mellila Bellancourt. Ce sont des chambres ou des studios avec un espace commun, comme dans un hôtel classique. »
La direction devra faire le choix entre plusieurs options : faire appel à un hôtel existant à proximité de l’hôpital et convenir de réserver tout ou partie des chambres pour les patients hospitaliers, aménager un hôtel dans des locaux existants de l’établissement, construire un bâtiment dédié… « Le site de Poissy étant excentré, sans hôtel à proximité, on peut envisager un aménagement dans nos locaux existants disponibles, confie la direction. L’activité hôtelière pourrait alors être gérée directement par l’hôpital ou bien faire appel à un professionnel extérieur dont c’est le métier. »
Sur le site de Saint-germainen-laye, localisé en centre-ville, la solution la plus plausible semble être le recours à un partenaire privé déjà implanté ou non. Le cas échéant, il reviendrait à ce professionnel de l’hôtellerie de trouver le terrain adapté (à proximité de l’hôpital) en se mettant en lien avec la municipalité.
Libérer des lits d’hospitalisation
La direction du Chips a déjà identifié trois secteurs qui pourraient bénéficier de ce dispositif hôtelier : « À Saint-germainen-laye, ce serait la radiothérapie car nous souhaitons diminuer le transport des patients et l’ambulatoire pour les patients qui habitent loin et ont rendez-vous tôt le matin. Ils pourraient venir la veille au soir et dormir à l’hôtel avant leur rendez-vous. »
À Poissy, la maternité est principalement visée. « Par exemple, le cas d’une sortie précoce qui pourrait être préconisée après une nuit d’hospitalisation, dès lors que l’accouchement s’est déroulé sans complication. En restant à l’hôtel, la maman pourrait être entourée de son conjoint et de ses enfants. »
La solution de l’hôtel hospitalier permettrait donc aussi de libérer des lits d’hospitalisation. Pour le patient, le coût de la nuit d’hôtel est censé ne pas revenir à plus cher que la nuit d’hospitalisation. « Des discussions restent à mener dans ce sens avec la Caisse primaire d’assurance maladie et les mutuelles. »
À noter enfin que ce projet d’hôtel hospitalier ne s’inscrit pas financièrement dans le cadre de la grande réhabilitation en cours du Chips (Copermo). Il devrait bénéficier d’un financement national propre qui reste à définir. « De plus, l’horizon du programme Copermo est 2020, alors que ce projet-ci est à moins long terme », conclut Mellila Bellancourt.