Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Un nouveau revêtement pour diminuer les nuisances sonores
La Direction des routes Île-de-france (Dirif) pose un nouveau revêtement sur une partie de la RN 13 à Saint-germain-en-laye censé apporter une diminution importante du bruit généré par le passage des automobiles.
S’ils n’ont pas été sans conséquence pour les automobilistes qui ont vu leur temps de trajet augmenter, les derniers travaux engagés sur la RN 13, pourraient bien apporter un vrai changement pour les riverains de cet axe très fréquenté. C’est en tout cas le souhait de la Direction des routes Île-de-france (Dirif) qui dans le cadre d’un programme pluriannuel d’amélioration de l’itinéraire RN186/RN13/RN184 dans les départements des Yvelines et du Val-d’oise, teste un nouveau revêtement destiné à réduire les nuisances sonores. Les travaux nécessitent encore la fermeture de la RN 13 à la circulation entre Le Pecq et Saintgermain-en-laye chaque nuit de 22h à 05h30, jusqu’au 1er septembre au matin.
Une baisse espérée de 4 à 5 décibels
Posé dans le sens Paris-province dans la montée depuis Le Pecq vers le carrefour du Belair à Saint-germain-en-laye, ce revêtement laisserait, selon la Dirif, espérer une baisse de 4 à 5 décibels, sachant qu’il est généralement admis que l’oreille percevrait une diminution du bruit à partir de 2 db.
« Le revêtement en luimême n’est pas innovant dans le sens où il existe déjà depuis au minimum cinq ans, mais ce qui est innovant, en revanche, c’est que c’est la toute première fois que nous le testons sur des routes et autoroutes à haut niveau de trafic en Ile-de-france, explique Éric Tanays, directeur régional adjoint, directeur interdépartemental des routes. Notre objectif est d’atteindre une diminution de 4 à 5 db à l’émission du bruit. Ici, nous parlons de mesures faites au niveau du pneu de la voiture. Lorsque nous réalisons les mesures pour les diagnostics, nous nous positionnons au niveau des habitations. Avec la pose de ce revêtement, nous nous attendons à diviser l’énergie sonore par trois. »
Afin d’assurer la pérennité de la chaussée, notamment de garantir celle de son revêtement antibruit, « la structure de chaussée est profondément rénovée, sur une épaisseur de plus de 20 cm », ajoute-t-on à la Dirif. « Pour cela, les anciennes bordures de trottoir enfouies dans la chaussée sous la voie de droite du sens Paris-province ont été enlevées. »
Suite des murs antibruit installés en 2015
Ces travaux, visant à permettre une réduction des nuisances pour les riverains, représentent un investissement de 850 000 euros, cofinancés à parité par l’état et la Région Îlede-france. Ils s’inscrivent dans la continuité de l’installation de murs antibruit en 2015. Des murs qui malheureusement ne permettaient pas encore d’épargner tous les riverains des nuisances générées par le passage quotidien de plus de 25 000 véhicules.
« Pour toutes les habitations qui sont encore au-dessus des normes réglementaires, c’est-à-dire 65 db le jour et 60 db la nuit, nous avions deux solutions : soit faire des isolations supplémentaires des façades, soit de tester ce revêtement qui nous permet de nous attaquer au bruit à la source, ajoute Éric Tanays. Cette seconde solution permet aux riverains d’ouvrir leurs fenêtres contrairement à la première. Avec les travaux d’isolation, il faut fermer ses fenêtres pour atténuer le bruit. »
25 % plus cher que le revêtement classique
Côté financier, le coût de ce revêtement ne serait supérieur que de 25 % à celui d’un revêtement classique. Très rapidement après sa pose, la Dirif entend mener des études pour estimer la baisse réelle du bruit au niveau des façades des habitations situées aux abords de la RN13. D’autres études seront également menées pour étudier « sa résistance mécanique » dans le temps.
« Toutes les solutions sont bonnes à prendre ». Pour Olivier de Bandt, le président de l’association Mieux Vivre à Saint-germain Sud (MVSGS), le problème des nuisances sonores liées à la circulation de la RN 13 est un vieux dossier. « La partie sud de Saint-germain a toujours été marquée par le non-prolongement du mur anti bruit au niveau du pont. Des secteurs comme la rue Roger Robereau, sont toujours soumis à beaucoup de bruit. Il faudrait que le mur soit finalisé. » L’utilisation d’un nouveau revêtement est vue comme un « plus » mais pas forcément comme une solution ultime. « Ce type de revêtement c’est bien, mais cela s’use et l’amélioration constatée au début diminue en général au fil du temps. » Olivier de Bandt évoque l’abaissement de la vitesse de 90 à 70 km/h mis en place il a quelques années déjà. « Cela avait permis d’obtenir une amélioration. Le problème, c’est que la limitation n’est toujours respectée. » Aujourd’hui, le président attend le respect d’une promesse. « On nous avait promis la mise en place d’un radar. Nous attendons toujours. »