Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

La candidatur­e de Jacques Myard au Sénat divise les habitants

- David Goudey

La candidatur­e surprise et dissidente du maire de Maisons-laffitte aux élections sénatorial­es recueille des avis partagés au sein de la population mansonnien­ne. Clivant de nature, l’ancien député (70 ans) compte ses partisans et ses détracteur­s.

Il est leur maire depuis 1989. Quatre jours après l’annonce surprise par Jacques Myard (70 ans) de sa candidatur­e dissidente aux élections sénatorial­es du 24 septembre face à la liste « officielle » du parti « Les Républicai­ns » menée par Gérard Larcher, le président du Sénat (lire notre édition du 30 août), nous nous sommes rendus mercredi dernier dans le centre-ville de Maisons-laffitte pour prendre le pouls auprès de la population et recueillir le sentiment de quelques riverains sur le sujet.

On se gardera bien d’en tirer des conclusion­s. Il ne s’agit ni d’un sondage ni d’une enquête d’opinion. Les habitants de la cité du cheval ne seront d’ailleurs pas amenés à voter à ces élections (N.D.L.R. : les sénateurs sont désignés par divers élus, nommés grands électeurs).

Il y a deux mois et demi, Jacques Myard perdait son siège de député de la 5e circonscri­ption des Yvelines (Maisons-laffitte, Sartrouvil­le, Le Mesnil-le-roi, Montesson et Le Vésinet) après vingt-quatre années de présence ininterrom­pue sur les bancs de l’assemblée nationale. L’analyse du scrutin avait laissé apparaître des lignes de fracture entre l’élu et ses administré­s. Le bouillant maire mansonnien avait en effet été battu, et assez largement, dans son fief. Du jamais vu ! Seul un habitant sur trois lui avait alors donné la faveur de sa voix au 1er tour (35,16 % puis 47,11 % au second tour).

L’ancien diplomate a toujours été un personnage clivant. Docteur Myard pour les uns, Mister Jacques pour les autres, le Lyonnais de naissance n’a jamais laissé indifféren­t. Pour autant, sa cote d’amour n’a peut-être jamais été autant en berne dans la commune qu’il tient d’une main de fer depuis plus d’un quart de siècle.

La preuve en a été donnée ce mercredi-là. On épargnera à l’intéressé les noms d’oiseaux peu amènes avec lesquels ce retraité pressé a évoqué l’ancien député. « Il incarne la vieille politique dont les Français ne veulent plus, estime, elle, cette jeune mère de famille. Il a déjà perdu aux législativ­es, il devrait passer la main, y compris ici à Maisons-laffitte. » Pour beaucoup, cette candidatur­e au Sénat a d’ailleurs les contours du combat de trop. « Il s’accroche au pouvoir, comme tous les autres, pense ce quadra très chic. Il a 70 ans je crois. Il a beaucoup fait pour la commune mais le temps est venu qu’il prenne sa retraite. » « Il ne pense qu’à lui en fait, à ses ambitions, juge ce jeune de 20 ans. Moi j’ai voté En Marche aux présidenti­elles et aux législativ­es. Qu’il dégage ! » N’en jetez plus.

Pour autant, résumer la pensée des Mansonnien­s à ces seuls témoignage­s serait aussi réducteur que malhonnête.

« Qu’il dégage ! », « Il s’accroche au pouvoir » « J’espère qu’il va gagner »

Jacques Myard a des partisans. « Macron nous envoie dans le mur, s’emporte cette retraitée à la sortie de l’épicerie de Longueil. Monsieur Myard est toujours resté fidèle à ses idées et à ses conviction­s. La droite aurait besoin de plus d’hommes comme lui. J’espère qu’il va gagner. » « Il dit tout haut ce que les autres pensent tout bas, complète ce commerçant qui préfère rester anonyme. Il a raison de s’en prendre aux Républicai­ns qui se montrent conciliant­s avec Macron. » « Son âge n’est pas un problème, évoque enfin ce partisan. On a toujours besoin d’hommes d’expérience. »

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