Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

«Seven Sisters»

DE TOMMY WIRKOLA

- Pierre Limat

À l’heure où Hollywood minimise la prise de risque en produisant suites, spin-offs, remakes et reboots à tour de bras, chaque projet un tant soit peu original prend des allures de bouffée d’air frais. Encore plus quand, à l’instar de l’excellent (et récent) « Baby Driver », le résultat montre que l’on peut aussi y adjoindre de la qualité. Des sommets que n’atteint pas « Seven Sisters », autant être honnêtes, même si les deux longs métrages, qui partagent surtout le fait d’être sortis cet été, n’ont pas grandchose d’autre en commun. Mis en scène par le Norvégien Tommy Wirkola, à qui l’on doit l’amusant « Hansel & Gretel : Witch Hunters », celui-ci joue la carte de la science-fiction et nous présente un futur dans lequel la surpopulat­ion a été contenue grâce à une politique de l’enfant unique appliquée avec une main de fer. Lorsqu’il fait face à la naissance de septuplées, Terrence Settman décide pourtant de passer outre la loi et de les prénommer, non pas comme les nains de « Blanche-neige », mais les jours de la semaine. Une façon de rappeler, à chacune, quand elle peut sortir et emprunter l’identité (commune) de Karen, stratégie qui fonctionne bien jusqu’à la disparitio­n mystérieus­e de Lundi, qui va contraindr­e ses soeurs à mener l’enquête. Et nous avec, si bien que la résolution peut se deviner en cogitant un peu au fil du récit. Lequel, paradoxale­ment, accuse quelques longueurs par rapport à ce qu’il raconte… mais aurait mérité d’être plus long (voire d’être développé dans une mini-série), pour creuser davantage les héroïnes dont certaines ne se résument qu’à leur apparence et personnali­té. Mais c’est largement suffisant pour se rendre compte de la performanc­e de Noomi Rapace qui, à l’instar de Tatiana Maslany dans « Orphan Black » sur petit écran, incarne les sept protagonis­tes, parfois en même temps. Plaisant, sans concession et plutôt bien rythmé, « Seven Sisters » lui doit beaucoup et mérite, à ce titre, le coup d’oeil, tant la comédienne relève d’un cran le niveau de ce long métrage divertissa­nt et qui se suit agréableme­nt, même s’il ne parvient pas à prendre la pleine mesure de son postulat prometteur. Et original.

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