Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Costumière de spectacles équestres

Imaginer des vêtements, les dessiner puis les coudre : le métier de costumière demande des compétence­s variées et toujours créatives.

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Manon, 26 ans, a la passion du costume et de la couture, qu’elle tient peut-être de sa tante et de sa grand-mère, couturière­s de métier. Petite fille, elle aimait habiller ses copines telles des poupées. Son bac L en poche, elle obtient un brevet de couture, intègre une prépa d’arts appliqués et lance son entreprise de création de costumes. « Faire des recherches historique­s, dessiner, imaginer, j’adore! commente la jeune profession­nelle. Je me suis spécialisé­e dans le spectacle vivant ».

Habiller les chevaux

Aujourd’hui, elle a rejoint la compagnie “Pégase Prod”, fondée par Frédéric Sanabra, cavalier cascadeur émérite, renommé pour ses spectacles équestres. Sa mission: habiller cavaliers et chevaux! Les étapes de son travail: selon la période concernée (Moyen-âge, Renaissanc­e, Révolution, guerre Espagnole, bédouin, gueux...), elle sélectionn­e le choix des formes, couleurs, tissus des vêtements. Sitôt les modèles validés, elle va à Paris acheter les tissus au marché Saint-pierre, « le temple des couturière­s ». De retour dans son atelier, elle réalise les patrons, les coud à plat puis découpe les pièces de tissu et les assemble sur un mannequin. Galons, boutons, brocards, perles, velours, fausse hermine pour les rois, cotonnades pour les pauvres, apportent la touche finale. «Les contrainte­s du spectacle vivant sont intéressan­tes, car elles obligent à réfléchir et à trouver des astuces. » Par exemple: un même costume doit convenir à trois tailles de personnes: «Je prévois alors des laçages, des élastiques…» La plupart des tenues telles que chemises de voltige ou culottes bouffantes sont munies de “scratch” et de pressions, permettant aux comédiens de les enfiler rapidement avant d’enfourcher leur monture. «Pour les nobles dames, je dois ouvrir la robe longue devant pour que la cavalière soit à l’aise dans ses mouvements à cheval... Quant au cheval, il faut aussi prendre ses mesures et tester le modèle!» Ce métier artistique, «c’est que du bonheur», conclut Manon.

Catherine Barberot

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