Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Lyes tire les ficelles de son avenir
Lyes Ouzeri (15 ans), qui vient de remporter un nouveau prix au Kazakhstan dans le cadre de l’exposition universelle 2017, est à l’affiche du plus grand rendez-vous mondial de la marionnette, cette semaine à Charleville-mézières. Son ascension se poursuit.
C’est La Mecque de la marionnette et il en sera. Lyes Ouzeri (15 ans) figure cette année au programme officiel, dit « in », du prestigieux Festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-mézières, qui a débuté le 16 septembre.
Du 22 au 24 septembre, sur la place ducale de la ville ardennaise, l’élève du lycée Julesverne (section arts et métiers du spectacle) participera aux Polychucales, des « battles » de deux heures entre marionnettistes manipulant des Polichinelle. Pour lui, c’est déjà une petite consécration. « On m’a un peu poussé à envoyer ma candidature, admet l’adolescent. J’ai finalement été retenu et c’est une belle reconnaissance. Je serai aux côtés de grands maîtres du théâtre traditionnel de marionnettes. »
L’ascension de Lyes se poursuit donc. Sa passion et son talent l’ont déjà conduit aux quatre coins du monde. Un nouveau prix est d’ailleurs venu récemment grossir son « palmarès ». C’était à Astana (Kazakhstan), dans le cadre de l’exposition universelle 2017, au début du mois de septembre. Làbas, le Sartrouvillois a décroché le titre de meilleur jeune marionnettiste du monde. Il était également nominé dans les catégories du meilleur manipulateur et du meilleur spectacle traditionnel. Une trentaine de compagnies venue du monde entier était au rendez-vous.
Lyes, son truc à lui, c’est surtout Guignol, son castelet et son comique de situation. Il est tombé dedans à 3 ans et a donné sa première représentation publique cinq plus tard. L’époque où il était la cible des railleries de ses petits camarades de classe est, elle, révolue. « Depuis le collège, on me pousse, bien au contraire. Après le CAP, j’envisage de passer un diplôme de technicien des métiers du spectacle et, ensuite, d’intégrer l’institut international de la marionnette. » L’IIM qui, ce n’est pas vraiment un hasard, est installée à Charleville-mézières.
À mesure qu’il grandit, mûrit, Lyes perfectionne son art et s’ouvre, aussi, à de nouveaux horizons. « J’aime Guignol parce que derrière sa naïveté se cache en fait quelqu’un de rusé et réfléchi. Il y a aussi une dimension politique dans ce théâtre traditionnel. » Critique sociale, ironie envers les puissants, humour contre l’ordre établi et caricature. Comme le dit Lyès, « Guignol ne se contente pas de taper sur les voleurs ». Chez le jeune Sartrouvillois, depuis longtemps, la notion de solidarité est ainsi au coeur de ses spectacles. « À l’avenir, j’aimerais pouvoir faire aussi du Guignol disons plus sérieux, pour un public plus âgé. »
En attendant, à la fin de cette semaine, il rodera un tout nouveau spectacle. « J’ai forcément un peu d’appréhension. Ça passe ou ça casse. »
Le trac de l’artiste…
Il prône la solidarité dans ses spectacles