Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Les Coteaux s’inquiètent des projets immobiliers
Les habitants des Coteaux sont inquiets. Ils craignent que les très nombreux projets immobiliers devant voir le jour menacent l’équilibre de leur quartier.
Les nouveaux projets immobiliers sont souvent scrutés de près pas les riverains. À Marlyle-roi, les habitants du quartier des Coteaux ne savent plus où donner de la tête. En effet, dans ce secteur, les Marlychois ont eu la surprise de découvrir que ce n’est pas un, ni deux… mais bien quatre projets qui doivent sortir de terre. L’un doit voir le jour au 35, rue du Champ des Oiseaux (41 logements), un autre au 36, rue de la Sabotte (18 logements) et les deux dernières rues de l’étang : au numéro 47 (51 logements) et entre le 57 et le 61 (53 logements).
Une multiplication qui suscite beaucoup de questions et d’inquiétudes chez les riverains qui ont décidé, selon les cas de faire un recours gracieux ou contentieux, voire les deux. Une association, « Sauvons les Coteaux » a même vu le jour suite à l’apparition de ces projets immobiliers.
« Nous sommes contre la densification prévue »
Elle agit pour défendre le caractère pavillonnaire du quartier « en zone UHA, la qualité de vie et le caractère villageois si particulier du quartier des Coteaux ». Elle se bat également pour une évolution douce par une urbanisation maîtrisée respectueuse de l’environnement existant, tenant compte des possibilités d’adaptations des voiries, des réseaux de collecte des eaux pluviales…
« Notre problème ce n’est pas tant que ces projets prévoient des logements sociaux, explique Nadine Demagny, la présidente de l’association. Nous ne sommes pas contre, mais en revanche nous sommes contre la densification prévue qui va emmener plus de 500 personnes dans cette zone de Marly. Nous sommes dans un quartier avec des petites rues. La voirie n’est absolument pas adaptée et il n’y a aucun moyen de le faire. Cela va aussi, par exemple, amener de très nombreuses voitures sur la rue de l’étang qui mène à Saint-germain et qui est déjà bloquée le matin. »
« Marly est une belle ville avec un bel équilibre »
Au-delà des modifications qu’ils risquent d’entraîner pour le quartier, les membres de l’association et les riverains mettent en cause la conception même des projets.
« Marly est une belle ville avec un bel équilibre, indique Olivier Danet, de la résidence de la Sabotte située à proximité du projet prévoyant 53 logements. Là, ce sont des résidences sans espaces verts. Sur aucun des projets que nous avons vus, il n’y a de lieu pour permettre aux enfants de jouer. Il y a du bitume partout. Autre exemple : comme nous sommes dans un secteur en pente, les rez-de-chaussée sont semi-enterrés face à la butte. Ce n’est pas des conditions idéales pour vivre. Les projets tels qu’ils sont faits vont un peu loin dans la densification. »
Grosse pression de l’état pour densifier
Du côté de la commune, on explique bien comprendre les préoccupations des Marlychois tout en rappelant les contraintes auxquelles sont désormais soumises toutes les communes. « Nous sommes soumis à une pression très importante engendrée par la loi Alur et dont l’objectif est de densifier et de mettre des logements à proximité des transports en commun, indiquent Noëlla Arnaudo et Laurent Ribault, respectivement premier et second adjoint au maire. Quand nous avons porté le projet municipal, nous avions conscience de ces enjeux et de la nécessité de protéger notre ville. Nous avons donc réalisé la révision du Plu, votée en décembre 2016, dans laquelle nous avons travaillé, par exemple, sur les hauteurs d’immeubles. Grâce à cette révision, nous avons réussi, en partie, à ce qu’il n’y ait pas un trop fort effet sur Marly. Mais, on s’aperçoit que cela n’est pas suffisant. »
Une modification du Plu pour protéger davantage
C’est pour cette raison que la Ville aurait décidé de se lancer dans une modification de son Plu dont l’enquête publique est en cours jusqu’au vendredi 27 octobre. Si elle aboutit, cette modification ne concernera pas les permis de construire en cours et donc les projets inquiétant aujourd’hui les riverains des Coteaux. « Avec cette modification, nous souhaitons aller un peu plus loin tout en respectant l’esprit du législateur, ajoutent les deux élus. L’objectif est de respecter l’identité et la morphologie de chaque quartier. Nous sommes favorables à la construction de programmes de logements sociaux, de petites tailles, biens répartis et intégrés dans les quartiers. Mais nous souhaitons lutter fermement contre les tentations spéculatives et maximalistes de certains promoteurs. »
Des tentations qui auraient, notamment, été mises en exergue par les différents projets récents, dont ceux relevés par les riverains des Coteaux. Rappelant également que la marge de manoeuvre de la Ville reste limitée sur des projets privés, les deux élus soulignent que le travail entrepris par la commune avec le promoteur aurait permis de ramener le programme du 35, rue du Champ des Oiseaux, d’une soixantaine de logements au départ à 39, selon le dernier permis de construire modificatif déposé récemment.