Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Un touriste finlandais roué de coups par neuf jeunes devant la gare

- F. Desserre

La sécurité des touristes en France… C’est une question de première ordre. L’agression dont a été victime Ignatius, un Finlandais, ne va plaider pour un sentiment favorable. « Sauvage, violente, gratuite », selon la justice, elle s’est déroulée devant la gare des Chantiers, à Versailles.

Minuit vient de sonner en cette nuit du lundi 18 septembre. Ignatius, un homme d’affaires, rentre de Paris. Il doit regagner son hôtel. Il a préféré utiliser les transports en commun. L’homme s’installe tranquille­ment dans le train. Un groupe de neuf jeunes aussi.

Le voyage se déroule sans problème. Arrivé à Versailles, Ignatius se dirige vers un arrêt de bus. Il n’est pas tranquille. Il a senti que la bande l’avait suivi à la descente. Il fait mine de ne pas les remarquer, histoire de ne pas les attirer à lui. Eux ne raisonnent pas comme cela.

« Vous n’auriez pas une cigarette ? », lance un adolescent. « Non, désolé, je ne fume pas », répond l’homme d’affaires. Un cercle se forme, le piège se referme.

Sans plus attendre, un premier individu le frappe. Les autres enchaînent avec les poings et les pieds. Ignatius est saisi par la gorge, menacé avec un tesson de bouteille. La bande le dépouille de ce qu’elle trouve : un téléphone, un portefeuil­le, une carte bancaire et 20 euros.

Un dernier coup et les neuf s’égayent dans les rues. Ils n’ont pas vu qu’un témoin avait appelé la police. Ils seront retrouvés quelques minutes plus tard, buvant et fumant.

Quatre d’entre eux ont été présentés au tribunal, le mardi 19 septembre. Les autres ont été dirigés vers Paris, dans les services destinés aux mineurs.

Qui a frappé ? Qui a volé ? Durant leur procès, la présidente du tribunal a tenté d’y voir un peu plus clair. Alexandre, 18 ans, fait un aveu. « Comme mon pote tapait l’étranger, j’ai tapé aussi. » Les trois autres préfèrent nier. « Je n’ai rien à me reprocher. On l’a juste trouvé dehors. Et nous, on n’a rien fait », assurent Fakir, Jean-baptiste et Hedi.

Pour le procureur de la République, la chose est plus claire que cela. « À neuf contre un, on se sent plus fort. Il ne sert à rien de contester. Ils ont été vus et filmés. Ces faits sont graves dans une ville comme Versailles, très fréquentée par les touristes qui doivent ressentir un sentiment de sécurité. Je réclame des peines allant de 4 à 12 mois de prison, avec incarcérat­ion immédiate. »

Après en avoir délibéré, le tribunal a rendu sa décision : 4 à 10 mois à passer dans une cellule de Bois-d’arcy.

« Mon pote tapait. J’ai tapé aussi »

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