Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

La loi est dure mais c’est la loi

- Da. G.

Certes, les faits qui lui étaient reprochés sont passibles de 3 ans de prison. Mais des visages se sont crispés lorsque la procureure a requis une détention de 4 mois à Bois-d’arcy pour Milad, un réfugié afghan de 25 ans. Surtout après avoir entendu ce même ministère public ne pas réclamer le mandat de dépôt à l’encontre d’un autre accusé, jugé plus tôt ce 20 septembre dernier pour avoir cogné et amoché sa concubine avant de se rendre coupable de violences, d’outrages et de rébellion envers des fonctionna­ires de police.

Que reprochait-on à Milad ? Son refus de quitter le territoire national pour les Pays-bas, où il a demandé asile après avoir fui l’afghanista­n. Depuis le 13 juin dernier, ce jeune homme qui se présente comme professeur de musique et artiste peintre a tout fait pour éviter son expulsion. Il persiste à dire que le gouverneme­nt néerlandai­s a refusé sa demande. « Qu’il sera renvoyé chez lui aussitôt arrivé »,a expliqué sa traductric­e. « Si je reviens en Afghanista­n, je suis mort. »

Placé dans le centre de rétention administra­tive de Plaisir au début du mois d’août, Milad a tantôt « oublié » de se présenter aux convocatio­ns, tantôt refuser d’embarquer dans l’avion. Le 1er septembre, il a cette fois simulé un malaise puis, dix jours plus tard, avaler une savonnette, du shampoing et du tabac à chiquer. « Vous avez aussi essayé de vous pendre », a raconté la juge.

La détresse de Milad, symbole du drame des migrants, n’a pas pesé bien lourd face au Codé pénal. L’afghan passera les trois prochains mois en cellule. Comme dit le proverbe, « Dura lex, sed lex » (la loi est dure mais c’est la loi).

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