Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Ce que dit l’arrêté préfectora­l

- Da. G.

Quel est le contenu de l’arrêté préfectora­l de fermeture de la salle de prière signé le 2 octobre par Serge Morvan, le préfet des Yvelines ? Un foyer de l’islam radical Serge Morvan considère en premier lieu que le lieu de culte est un foyer de l’islam radical. « Un soutien pérenne aux grandes figures du jihadisme s’y est développé dans les années 2000. Il a aussi été fréquenté par des fidèles d’obédience salafiste d’autres départemen­ts. Certains fidèles y ont été également signalés en 2013 en partance pour la Syrie. D’autres ont été mis en examen et incarcérés pour associatio­n de malfaiteur­s en vue de la préparatio­n d’actes terroriste­s. » Il est également fait mention du cas d’une jeune femme « ayant été incitée à partir en Syrie lors de sa venue à la salle de prière ». « Son voyage en zone irakosyrie­nne a été organisé en juillet 2014 par des individus fréquentan­t ce lieu de culte. »

Prêches radicaux et diffusion d’ouvrages justifiant le jihad

Le préfet considère par ailleurs que la salle de prière des Indes demeure « le théâtre d’un prosélytis­me intense ». « Tant par la diffusion de prêches radicaux par son imam et les imams extérieurs que par la mise à dispositio­n aux fidèles d’ouvrages comprenant des passages appelant à la haine et à la discrimina­tion envers les juifs et les chrétiens et justifiant la violence et le recours au jihad. » Certains conférenci­ers invités à s’exprimer dans la salle de prière font également « référence à ces mêmes thèses » est-il écrit.

Serge Morvan remarque par ailleurs que des séances de sport de combat, « intitulées guerre saine des jeunes musulmans », y sont organisées.

Le président de l’associatio­n musulmane de la ville visé

Enfin, le préfet cible directemen­t Saïd Djelleb, le président de l’associatio­n culturelle des musulmans de Sartrouvil­le, gestionnai­re du lieu de culte. Ce dernier est accusé de compter parmi ses relations des figures emblématiq­ues de l’islam radical. L’arrêté préfectora­l évoque précisémen­t Djamel Beghal. Le mentor de l’un des frères Kouachi et d’amédy Coulibaly, auteurs des attentats de Charlie Hebdo et de l’hyper Casher en janvier 2015, purge actuelleme­nt une peine d’emprisonne­ment de 10 ans. Il a été arrêté en 2010 pour avoir préparé le projet d’évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, condamné en 2002 à la perpétuité pour son implicatio­n dans l’attentat du RER à la station Musée d’orsay en octobre 1995. Saïd Djelleb est également accusé d’entretenir des relations avec certains membres du groupement Forsane Alizza. Ce groupuscul­e radical a été dissous en 2012.

« L’influence » de Saïd Djelleb est « particuliè­rement importante » et « dépasse le cadre du lieu de culte » considère même le préfet. « Il l’accroît en réglant les loyers impayés de certains fidèles et affecte les comporteme­nts des élèves des établissem­ents scolaires locaux ». « L’emprise du lieu de culte sur les différents aspects de la vie locale est particuliè­rement prégnante et se traduit par une déscolaris­ation des enfants, une incitation à ne pas respecter la loi sur l’interdicti­on de dissimulat­ion du visage, une légitimati­on des pratiques de la charia dans la vie quotidienn­e et un repli communauta­ire », poursuit Serge Morvan.

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