Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Dix-neuf familles attendent une solution de relogement décente

- Fabien Dézé

Dans le cadre du vaste projet de rénovation urbaine de la cité des Indes, le bâtiment 4 de la rue André-malraux sera le premier à être détruit. À quelques mois de l’échéance, 19 des 91 ménages locataires n’ont toujours pas été relogés. Ils s’indignent.

Angoisse et stress font partie de leur quotidien. Dans la cité des Indes, dix-neuf familles habitant le bâtiment 4 (15-31, rue André-malraux) sont en attente depuis bientôt deux ans d’une solution de relogement. C’est en décembre 2015 que ces locataires (91 familles à l’époque) ont appris que le bâtiment qu’ils occupent allait être démoli.

« Selon l’acte de l’huissier, nous devions avoir libéré nos appartemen­ts pour le 30 septembre 2017, explique Saïd Benarthy, l’un des membres du collectif des résidents non relogés. À l’époque, le discours du bailleur, Le Logement Francilien, était rassurant. On nous a assuré que nos souhaits de relogement allaient être pris en compte. Ce n’est pas ce qui s’est passé. »

Depuis, ces locataires ont été contraints de refuser plusieurs offres jugées inadaptées à leur situation d’origine : loyers et charges trop élevés, appartemen­ts plus petits et dégradés, quartiers bruyants et agités, travaux de peinture ou d’aménagemen­t à la charge du locataire… « On ne nous propose rien d’acceptable, déplore Saïd Benarthy. On veut nous imposer certaines propositio­ns et le bailleur a clairement menacé plusieurs d’entre nous d’expulsion. Il y a de l’intimidati­on par téléphone. Nos immeubles ne sont plus entretenus et il sont squattés. Et pendant ce temps-là, on continue de payer nos charges et loyers plein pot. »

Pour Monia, qui habite ce bâtiment depuis 1992, les conditions de vie sont tout simplement devenues abominable­s. « Quand on rentre le soir, il n’y a pas de lumière dans les couloirs. On est envahi par les cafards et les odeurs insupporta­bles. Plus rien n’est entretenu. Plus personne ne s’occupe de nous, on est laissés à l’abandon, livrés à nousmêmes. »

Pour Erika (prénom modifié), dernière locataire au n° 19, la vie dans l’immeuble est devenue un parcours du combattant. « La grille sur le toit est ouverte en permanence, il pleut carrément dans le bâtiment. L’immeuble est squatté, je ne me sens plus du tout en sécurité. Si au moins la porte d’entrée en bas était fermée, mais ce n’est pas le cas… »

« On est laissé à l’abandon » « On veut partir d’ici ! »

Dépités mais pas résignés, les locataires ont envoyé début septembre un courrier au bailleur et à de nombreux autres acteurs (préfet, maire, Anru…) pour exprimer leur mécontente­ment. « Parfois, on a l’impression que c’est un peu David contre Goliath, confie un locataire. Personne ne veut que la situation s’éternise, on veut partir d’ici. »

Mais pas pour aller n’importe où !

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