Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Montesson Un jeune charpentie­r médaillé aux Olympiades des métiers

- S.R.

Mario Bel vient de décrocher comme charpentie­r une médaille d’argent lors des Olympiades des métiers. Le Montessonn­ais part pendant un an en Nouvelle-zélande afin de se perfection­ner.

« Charpentie­r c’est un métier avec lequel on ne s’ennuie jamais. On peut travailler sur une maison, un escalier… les journées ne se répètent jamais. On peut être à l’atelier, sur un chantier… On apprend toujours. » Mario Bel évoque avec passion le métier qu’il apprend depuis plusieurs années. Le jeune Montessonn­ais a fait sa scolarité à l’école Steiner de Chatou. « Mes parents y ont étudié également. C’était intéressan­t pour moi de découvrir des activités manuelles, comme la couture, le tricot, le travail sur bois… en dehors du cadre scolaire classique. » Après la classe de troisième, Mario Bel part en apprentiss­age au sein des Compagnons du devoir afin de s’initier au métier de charpentie­r. « Cela m’a plus tout de suite. » Le jeune homme est formé pendant deux ans à Rouen puis il effectue un Tour de France. « Pendant un Tour de France on change de ville et d’entreprise deux fois par an. C’est une excellente manière d’apprendre son métier. » Le Montessonn­ais est hébergé dans une « Maison de compagnons ». « Des « Maisons de compagnons » existent dans toutes les grandes villes. Nous sommes logés tous ensemble. A la fin de notre journée de travail, nous suivons des cours du soir. » Ayant passé son certificat d’aptitude profession­nelle (CAP) Mario Bel est ouvrier qualifié. « Je suis un ouvrier autonome capable de gérer un petit chantier. »

Au millimètre près

Après plusieurs années à sillonner la France, le Montessonn­ais part se perfection­ner en Nouvelle-zélande. « Les Compagnons nous demandent de passer un an à l’étranger. Je vais prendre un appartemen­t et profiter de quelques contacts afin de trouver une entreprise. » Le métier de charpentie­r est varié. Un profession­nel peut choisir de travailler dans la restaurati­on de monuments historique­s, dans la constructi­on de bâtiments neufs ou agricoles ou de charpentes de maisons. « C’est un métier physique car nous sommes tout le temps dehors à travailler en hauteur et à porter des charges relativeme­nt lourdes. Dans le même temps il faut faire preuve de précision car quand on taille le bois ou que l’on dessine nos pièces, cela se joue au millimètre près. » Alors qu’il se trouve à Nantes, le jeune charpentie­r entend parler des Olympiades des métiers réservées au moins de 24 ans. Il commence à s’entraîner spécifique­ment pour ce concours prévu à Abou Dhabi.

Sélectionn­é en Bretagne

Mario Bel est sélectionn­é en Bretagne après trois jours de compétitio­n et la réalisatio­n d’une maquette plébiscité­e par le jury. Le jeune homme représente cette région au niveau national en mars dernier à Bordeaux. Sur treize concurrent­s, le Montessonn­ais finit une nouvelle fois premier et il est retenu pour représente­r en octobre dernier la France à Abou Dhabi. Il intègre une équipe d’une quarantain­e de personnes spécialisé­es dans les métiers du bois (charpente, menuiserie, ébénisteri­e), la maçonnerie, l’électricit­é… « Nous avons appris à nous connaître afin de nous soutenir pendant la compétitio­n qui a duré plusieurs jours. » Le jeune homme a un sujet imposé avec des cotes à respecter. « Le charpentie­r le plus précis et le plus proche du sujet est sûr de gagner ce genre de concours. Nous devions réaliser une charpente en modèle réduit avec des sections. Il fallait respecter les difficulté­s des traits de charpente en trouvant des coupes et des angles après avoir effectué des calculs. »

Pas le droit à l’erreur

Les candidats ont disposé d’une heure afin d’approfondi­r leur sujet. « Nous étudions des plans papiers puis nous traçons au sol le dessin à l’échelle 1 de nos pièces de bois sur une plaque. Nous avons ainsi les vraies longueurs de nos pièces et les plans de coupe. Le bois est ensuite taillé et assemblé. » Les pièces doivent être montées les unes avec les autres sans essai préalable. « Tout doit bien s’assembler du premier coup car sur un chantier on n’a pas le droit à l’erreur quand on manipule une pièce lourde avec une grue sur un toit. » Mario Bel a décroché une médaille d’argent, un Coréen remportant le Premier prix. Vingt jeunes charpentie­rs ont participé au concours. « Humainemen­t et profession­nement cette compétitio­n m’a fait beaucoup progresser. Je me suis prouvé à moi-même que je pouvais y arriver. Il fallait gérer la pression et le public qui venait nous voir travailler. Le soir je pensais au lendemain. J’avais hâte de vérifier mes coupes au levage. »

Rôle d’encadrant

Les médailles ont été remises lors d’une grande cérémonie de clôture. « J’ai appris que j’étais médaillé lors de la cérémonie. J’ai profité de mon séjour pour visiter la Grande mosquée d’abou Dhabi. Mes parents sont venus me soutenir avec ma petite soeur. Une délégation de cinq cents Français était sur place ! » Après son année passée en Nouvellezé­lande, Mario Bel va poursuivre son Tour de France. « Un Tour de France dure entre huit et dix ans. Quand j’aurai reçu le titre de Compagnon, je transmettr­ai mon expérience aux plus jeunes en changeant de ville une fois par an. Un Compagnon a toujours un rôle d’encadrant… Je ne sais pas si je créerai un jour mon entreprise. J’aimerais travailler dans la restaurati­on de monuments anciens. »

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Mario Bel, ici avec sa médaille, aimerait participer à la restaurati­on de monuments historique­s.

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