Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Emmaüs relance ses ventes à thème

- Jehan-jacques Peyre

La communauté Emmaüs de Bougival organise en cette fin d’année ses traditionn­elles ventes à thème, qui permettron­t de récolter des fonds destinés à développer ses actions de solidarité.

La communauté de Bougival-chatou-nanterre fondée en 1954 par l’abbé Pierre accueille 120 compagnes et compagnons. Elle récupère ce que particulie­rs ou entreprise­s veulent bien lui donner, répare, recycle et vend tout au long de l’année à prix très attractif. Elle utilise le fruit des ventes en aidant les plus démunis, les SDF, ou les migrants qu’ils aient fui leur pays pour des raisons économique­s ou politiques. Son rôle social et environnem­ental est considérab­le, et dépasse largement le périmètre du départemen­t.

Un rôle social considérab­le

Ainsi, cette communauté qui est une des plus importante de L’ONG Emmaüs France a créé il y a deux ans une filiale au Mali à Bamako. « Aujourd’hui, huit personnes y travaillen­t autour de Isse Tandia, qui a créé ce centre de formation, précise Jacquy, responsabl­e de la communauté de Bougival. Sur place, L’ALCP (Associatio­n de lutte contre la précarité) aide les familles pour payer les études, une de ses priorités pour contribuer à élever le niveau scolaire, et les accompagne pour consolider les acquis, car l’école ne suffit pas pour trouver le chemin de l’emploi »

Les intervenan­ts sont sélectionn­és pour leur capacité à enseigner et à encadrer. Parmi les projets aboutis récemment, un entreprene­ur qui a monté son activité de poulets d’élevage, ou un chauffeur de taxi à qui L’ALCP a financé le permis de conduire et l’achat de la licence. « Il rembourser­a quand il pourra, dit Jacquy, comme ces nombreuses femmes isolées à qui on confie des ballots de vêtements à vendre, sur lesquels elles pourront gagner de quoi faire manger leur famille ».

Plus près de nous, la communauté continue ses maraudes en toutes saisons, spécialeme­nt dans les quartiers de La Défense. « Il est facile de se cacher dans un local à poubelles pour échapper aux maraudes, constate Jacquy. Ils sont encore trop nombreux à refuser la main tendue, pour des raisons diverses. On les aide à rester en instaurant un climat de confiance et en les invitant à aller dans des centres d’hébergemen­t ou à rejoindre la communauté quand des places son disponible­s. » Malgré les efforts, la communauté locale manque de place pour accueillir les nouveaux, et enregistre en moyenne trois refus chaque jour.

L’emploi des étrangers

« Avec les migrants, nous sommes confrontés à la circulaire Valls de 2012, poursuit Jacquy. Nous travaillon­s avec les autorités afin d’obtenir des dérogation­s au texte qui impose un délai de cinq ans avant d’autoriser leur accès à l’emploi. Les compagnons apprennent le français, et reçoivent des formations techniques en lien avec des actions liées au recyclage, et à la protection de l’environnem­ent ».

La devise de la communauté « la force du partage » n’a jamais autant mérité d’être rappelée pour permettre à tous les oubliés de la société de vivre un peu mieux dans l’optique du vivre ensemble. Dans cet esprit, Jacquy fait appel aux dons, et en particulie­r de matériels scolaires et de fauteuils pour handicapés, à déposer dans les locaux de Bougival ou de Chatou – Renseignem­ent : www.emmausboug­ival.com.

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Les compagnons de la communauté Emmaüs de Bougival en pleine action, pour charger mobilier et divers matériels donnés, pour les redistribu­er aux nécessiteu­x

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