Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Poissy : L’hôpital aide des couples infertiles.
Jusqu’au 26 novembre, une campagne nationale sensibilise le public au don de gamètes (ovocytes et spermatozoïdes) pour venir en aide aux couples infertiles. Dans les Yvelines, l’hôpital de Poissy est le centre d’accueil pour le don d’ovocytes.
« Un couple sur six consulte pour un problème d’infertilité, cela signifie que dans chacun de nos entourages, nous connaissons au moins un couple dans cette situation. » Le Dr Bénédicte Paillusson est gynécologue-obstétricienne spécialisée dans l’assistance médicale à la procréation (AMP) à l’hôpital de Poissy-saint-germain-en-laye (Chips). Basée sur le site de Poissy, elle s’occupe en particulier des dons d’ovocytes pour tout l’ouest parisien.
Pas suffisamment connu du grand public
Chaque année, l’agence de la biomédecine mène une campagne de sensibilisation sur la nécessité du don de gamètes (ovocytes et spermatozoïdes) pour venir en aide aux milliers de couples en situation d’infertilité médicale. « Malheureusement, ce n’est toujours pas suffisamment connu du grand public, regrette le Dr Paillusson. La France pourrait devenir autosuffisante en matière de gamètes si toutes les femmes de 18 à 37 ans étaient informées des possibilités de don. Beaucoup de jeunes femmes se disent prêtes à le faire dès lors qu’elles savent que c’est possible. »
Dans les Yvelines, l’hôpital de Poissy-saint-germain est le seul centre de don de gamètes. « Nous prenons en charge les dons d’ovocytes, pas encore les dons de spermatozoïdes. Les donneurs de sperme doivent se rendre dans un Centre d’étude et de conservation des oeufs et du sperme humain (Cecos) comme l’hôpital Cochin ou à l’hôpital Tenon à Paris ou bien à l’hôpital Jean-verdier à Bondy. »
Causes de l’infertilité
Chaque année, le Chips accueille une trentaine de donneuses. « Un don permet le recueil d’environ une douzaine d’ovocytes que l’on attribue ensuite à deux ou trois couples. »
La demande ne cesse de croître (*) en raison notamment de la tendance de plus en plus généralisée des couples à repousser l’âge de devenir parents.
Mais les causes de l’infertilité ne se limitent pas à l’âge avancé des couples. « Des jeunes femmes peuvent être ménopausées de très bonne heure du fait d’une insuffisance ovarienne prématurée. » Des interventions chirurgicales à répétition au niveau des ovaires, pour des kystes par exemple, peuvent entraîner des problèmes d’infertilité. De même, les traitements de radiothérapie ou de chimiothérapie « peuvent épuiser la fonction ovarienne ».
« Nous avons aussi des femmes qui ont des pathologies génétiques et sont susceptibles de transmettre une maladie par l’intermédiaire de leurs propres ovocytes et qui demandent un don d’ovocytes pour éviter ce risque. »
À noter que si la loi française autorise depuis 1994 le don d’ovocytes et de spermatozoïdes (les femmes receveuses doivent avoir moins de 43 ans, selon le législateur), elle interdit le double don de gamètes. Autrement dit, si dans le couple à la fois l’homme et la femme sont stériles, ils ne peuvent pas bénéficier d’un double don de sperme et d’ovocytes.
(*) Selon l’agence de la biomédecine, pour prendre en charge l’intégralité des couples infertiles, il faudrait, au total en France, chaque année, 1 400 dons d’ovocytes et 300 dons de spermatozoïdes, tout en diversifiant les origines géographiques des donneurs.