Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Carl Hallak, l’âme d’un comédien à la tête du théâtre de Conflans

- Fabien Dézé

Après six années à la tête du centre culturel Jean-vilar de Marly-le-roi, Carl Hallak prend la direction du théâtre Simone-signoret de Conflans-sainte-honorine. Sa ligne de conduite : prendre du plaisir dans ses nouvelles fonctions et en donner aux spectateur­s.

Depuis le 28 août, le théâtre de Conflans-sainte-honorine possède un nouveau directeur en la personne de Carl Hallak.

« Vilain petit canard »

Âgé de 36 ans et d’origine libanaise, il vient de passer six ans à la tête du centre culturel Jean-vilar à Marly-le-roi. Diplômé d’une maîtrise de droit à l’université de Versailles-saintquent­in-en-yvelines, rien ne le prédestina­it à une carrière théâtrale. « Mon père est directeur d’une agence d’import/export entre l’europe et le Moyen Orient et ma mère est libraire dans des salons d’antiquaire­s spécialisé­s dans les oeuvres d’art. J’ai un frère qui est agent immobilier, l’autre éducateur spécialisé. Je suis le vilain petit canard de la famille », plaisante-t-il.

S’il n’a pas fait une grande école comme le cours Florent, Carl Hallak a commencé le théâtre dès l’âge de 8 ans. « Je faisais des spectacles dans la cour de récréation, se souvient-il. Une fois que j’ai assisté à mon premier cours, je n’ai plus jamais eu envie d’arrêter. Mais, je n’avais pas le courage de dire : « plus tard, je ferai du théâtre ». »

Ce qui pour lui n’est pas anodin : « Je suis comédien car ça m’amuse de jouer, ça participe à mon épanouisse­ment personnel. Mais là où je me sens le plus utile, c’est quand même comme directeur de théâtre. »

Six ans à Marly-le-roi

En 2000, il crée la compagnie Scaramouch­e puis devient le directeur du chapiteau de Porchefont­aine entre 2006 et 2011.

Mais c’est surtout à la tête de la Petite Compagnie, fondée en 2008, qu’il se révèle. « Cette compagnie produit tous les spectacles jeune public que j’ai créés depuis 2008 (dont 35 kilos d’espoir, une interpréta­tion du livre d’anna Gavalda qu’il joue depuis dix ans et dont il donnera des représenta­tions durant les vacances de Noël au théâtre de l’essaïon puis une dernière fois à Chatou en juin 2018, NDLR). J’ai quitté le théâtre Montansier pour devenir intermitte­nt du spectacle durant trois ans. Jusqu’au jour où je suis allé jouer à Marly-le-roi et que j’ai appris que le directeur s’en allait. J’ai postulé et j’ai été pris. »

Après six ans à Marly-le-roi, il était temps pour Carl Hallak de se lancer un nouveau défi. « Une routine commençait à s’installer, j’avais apporté tout ce que je pouvais. Ça va être intéressan­t pour les Marlychois d’avoir une nouvelle sensibilit­é, une autre façon de voir et d’imaginer les choses. »

Le nouveau défi de Carl Hallak s’appelle le théâtre Simonesign­oret et il est bien conscient de l’ampleur de la tâche. « Je passe d’un théâtre de 250 places à un autre qui peut accueillir jusqu’à 1 400 personnes selon la configurat­ion de la salle, insiste-t-il. Je suis vraiment content d’être ici, c’est un très bel outil. Profession­nellement, ça me permet de changer d’échelle. Ici tout est différent : le budget, la capacité, la volonté politique, le projet artistique, la ligne de programmat­ion. C’était l’occasion de me renouveler et d’apporter mes compétence­s et mon savoir-faire à un nouveau projet. »

Encore en phase de découverte, Carl Hallak prend ses marques petit à petit (la saison 2017-2018 a été programmée par Gaëlle Billaut-danno, NDLR).

« Forcément, j’arrive avec ma sensibilit­é propre. Si on m’avait donné une feuille blanche en me disant de faire la programmat­ion du théâtre, je ne serais jamais tombé sur la même que Gaëlle, c’est logique. Pour l’instant, j’observe et je trouve que la programmat­ion de cette saison plaît beaucoup aux Conflanais. »

« Développer des actions culturelle­s »

Sans tout vouloir révolution­ner, Carl Hallak a déjà établi ce qui sera sa priorité dans les années à venir. « J’ai proposé une candidatur­e basée sur ce que j’avais fait à Marly, c’est-à-dire développer des actions culturelle­s, travailler en réseau avec les autres structures culturelle­s de la commune. La médiathèqu­e est en face et pour l’instant, il n’y a pas eu à ma connaissan­ce beaucoup de projets en commun. Je trouve ça dommage. On peut essayer d’y organiser des rencontres avec des metteurs en scène par exemple. J’ai découvert des structures culturelle­s à Conflans qui sont toutes très dynamiques. Le problème, c’est qu’à mes yeux, elles ne travaillen­t pas ensemble… Je pense qu’on peut arriver à créer une dynamique encore plus forte tous ensemble, c’est le défi. »

« N’oublie pas de t’amuser »

Très profession­nel dans son travail, Carl Hallak refuse pour autant de se prendre au sérieux. Sa ligne directrice : prendre du plaisir. En témoigne la lettre laissée à son successeur à Marly-le-roi. « Surtout, en dépit de tout ce que tu vas vivre ici, n’oublie pas de t’amuser autant que moi je me suis amusé. »

À Conflans, son objectif est le suivant : prendre du plaisir à faire plaisir aux gens. « Être directeur de théâtre, c’est comme quand vous invitez des gens chez vous et qu’ils ne se connaissen­t pas. À la fin du dîner, vous espérez juste que tout le monde a passé un bon moment. Si c’est le cas et pour vous aussi, alors le pari est réussi. »

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