Harcèlement téléphonique

La procureure de la République a fait le calcul et il est vertigineux. Entre le 25 août et le 29 octobre, Yaya (25 ans) a tenté de joindre Katia (*) par téléphone au moins 48 fois par jour. Exactement 2 584 fois sur son portable (appels et SMS compris) mais aussi à 408 reprises sur sa ligne fixe, au domicile de son père à Montignyle-bretonneux, où la jeune fille de 16 ans habite.

Près de 3 000 messages ou appels en l’espace de deux mois

Yaya, agent de montage chez PSA à Poissy, n’avait pas accepté la fin de son histoire avec Katia, vieille de seulement neuf semaines. La rupture l’a rendu fou. Il l’a harcelée, jusqu’à ce qu’elle se décide à porter plainte. Katia, absente le 31 octobre lors de l’audience, a affirmé que le prévenu l’avait également menacée de mort à plusieurs reprises. « Je vais te tuer, te faire la peau, te retrouver toi et ton père ! », aurait notamment balancé Yaya. Rien, dans le dossier, n’attestait cette thèse. L’avocate de l’accusé l’a d’ailleurs souligné avec force dans sa plaidoirie. Le tribunal a eu la même lecture. Yaya a été relaxé pour les menaces de mort.

Ses appels malveillants réitérés, ainsi que ses dérapages au commissariat d’élancourt, lors de sa garde à vue le 29 octobre, ont été eux, en revanche, clairement établis.

« Elle ne vous aime plus ! Elle ne veut plus entendre parler de vous ! Avez-vous compris ? », a répété la juge Anne Demortière après avoir condamné Yaya à 6 mois de prison avec sursis. Le ministère public, lui, avait réclamé 18 mois assortis d’un sursis avec une mise à l’épreuve de trois ans.