Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Et demain… votre maison en 3D
Difficile pour les particuliers de voir à quoi ressemble une imprimante 3D chez Darty Rambouillet ou Boulanger Coignières. Les demandes des clients ne sont pas encore assez nombreuses pour que ces enseignes consacrent un espace à ces machines.
Chez Boulanger, plus que sur l’achat en boutique d’une imprimante 3D, on mise sur un nouveau service. L’enseigne d’électroménager a ouvert un site intitulé Happy 3D. Il permet de télécharger les plans des pièces détachées des appareils de ses marques de distributeur (comme des boutons de cuisinière, des pieds de réfrigérateur, des caches de télécommande, etc.) afin de pouvoir les imprimer en 3D. Ensuite, Boulanger propose à ses clients de les mettre en relation avec un possesseur d’imprimante 3D près de chez eux.
Bruno, vendeur chez Boulanger, conseille également aux amateurs de nouvelles technologies, une Dagoma Discoeasy. Un produit français que les utilisateurs doivent monter eux-mêmes. Une sorte de jeux de construction pour geek, à 299 € tout de même.
Faire construire sa maison, des sols au plafond, en 3D, c’est peut-être pour demain. Une bâtisse de 95 m2 a été édifiée à Nantes (Loire-atlantique) au mois de septembre dans le cadre du programme recherche et développement « gros-oeuvre 4.0 » mené par Bouygues construction.
Le gros oeuvre a été réalisé en à peine deux semaines, même si le délai de construction aurait potentiellement pu être de seulement quatre jours. Le robot industriel d’impression 3D, développé par deux laboratoires de l’université de Nantes, a dû s’interrompre à de nombreuses reprises car 800 visites avaient été programmées sur ce chantier.
Destinée à en faire du logement social, la maison Yhnova a été sculptée couche par couche. Un peu à la manière d’une douille à pâtisserie, un bras robotique guidé par un capteur laser dépose deux parois de polyuréthane qui servent de coffrage. Puis on coule du béton à l’intérieur.
« Le robot ne fait pas tout, précise Bruno Lineatte, directeur recherche et développement chez Bouygues construction, dont le siège est situé à Guyancourt. Un compagnon a suivi le chantier du début à la fin. Ils ont été jusqu’à quatre pour accompagner le robot. »
Respectant les normes de construction, c’est la première maison habitable de ce type au monde. Une famille nantaise s’y installera l’an prochain, après son inauguration prévue pour le mois de décembre.
En Chine, où l’impression 3D en est à un tout autre stade, des villas de 1 000 m2 et des immeubles de cinq étages sont déjà réalisés grâce à cette technologie.