Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Le préfet a rencontré l’association musulmane
Ce lundi, à l’heure où nous bouclions cette édition, la décision n’avait pas encore été prise, tout du moins officialisée. Voilà plus d’une semaine que Serge Morvan, le préfet des Yvelines, a informé l’association musulmane en charge de la gestion de la salle de prière de la rue Maurice-audin à Sartrouville qu’il envisageait à nouveau de fermer les lieux, présentés comme « un foyer ancien de l’islam radical et le théâtre d’un prosélytisme intense ».
Saïd Djelleb met sa démission dans la balance
Le 3 novembre, où il se voyait notifier les intentions préfectorales, Saïd Djelleb (président de l’association musulmane) avait émis le souhait de rencontrer Serge Morvan pour entamer le dialogue. Cette entrevue a eu lieu le jeudi 9 novembre en préfecture. « Cela a été courtois, raconte Djelleb. Il nous a assuré que sa décision n’était pas encore prise. Il nous a aussi expliqué la démarche. Ses services lui ont remonté des informations, il est de sa responsabilité de les vérifier. Il n’y a pas eu de vrai débat sur le fond mais on lui a soumis des propositions. »
Saïd Djelleb, ciblé directement dans l’arrêté préfectoral qui a entraîné la fermeture de la salle de prière au mois d’octobre, a notamment proposé de quitter la présidence de l’association. « Il n’a pas été question de dissolution. Nous, ce que nous voulons, c’est construire sur le long terme. On a également proposé de ne plus avoir recours à des intervenants extérieurs et de limiter les prêches à la grande prière du vendredi. Le préfet a semblé à l’écoute et pas hostile. Étaitce un jeu de rôles ? Avait-il besoin de nous jauger ? »
Si un nouvel arrêté préfectoral vener à tomber, l’association musulmane aura, comme le prévoit la nouvelle loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, en vigueur depuis le 1er novembre, deux jours pour introduire un recours en référé devant le juge administratif. « On est innocents ! répète encore Saïd Djelleb. Et en ce qui me concerne, je veux être blanchi des accusations qui pèsent contre moi. »