Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Ils se battent pour obtenir le classement en « forêt de protection »
Au sein de l’association des Amis de la forêt de Saint-germain-en-laye et de Marly, on s’intéresse bien évidemment à tout ce qui touche de près ou de loin à ce massif. Pour ce qui est de ces Etats généraux, sa présidente, Marguerite Vincenot, dit « en prendre acte ». Elle indique ne pas avoir été invitée à y participer et se dit prête à se joindre aux participants tout en ajoutant qu’elle reste « sceptique » quant aux résultats qui pourraient en résulter. « On connaît toutes les pressions qui pèsent sur cette forêt », ajoute-t-elle en prenant pour exemple le dernier projet du Tram 13 express, aussi dénommé la Virgule, dont la réalisation, en cours, a donné lieu à l’abattage de très nombreux arbres.
« C’est un véritable gâchis qui porte une atteinte grave à notre forêt. » Pour lutter contre ce type de projet, l’association des Amis de la forêt de Saint-germain-en-laye et de Marly se bat notamment depuis 2003 pour obtenir le statut de forêt de protection. « Ces forêts sont menacées par le développement de l’urbanisation et des infrastructures routières et ferroviaires qui les fragmentent et réduisent leur surface. Le statut de forêt de protection constitue actuellement l’outil juridique le plus efficace pour protéger l’intégrité de ces deux forêts. En effet, ce statut interdit non seulement tout défrichement conduisant à la disparition de la forêt, mais aussi toute modification des boisements contraire à l’objectif du classement. Réservé initialement à des forêts de montagne, des forêts littorales et des forêts rhénanes, ce statut a été étendu en 1976 (loi du 10 juillet sur la protection de la nature) aux bois et forêts situés à la périphérie des grandes agglomérations, ainsi que dans les zones où leur maintien s’impose, soit pour des raisons écologiques, soit pour le bien-être de la population. »
L’association rappelle que la plupart des grandes forêts périurbaines d’ile-de-france comme Sénart, Fontainebleau, Fausses-reposes ou encore Rambouillet bénéficient déjà de ce statut. L’année dernière, elle a lancé une pétition en ligne sur le site change.org pour demander l’intégration du massif saint-germanois et marlychois dans ce classement. Après huit années de combat, les choses auraient un peu évolué en mai dernier. Lors du comité de gestion patrimoniale ONF, la préfecture des Yvelines aurait en effet annoncé que « le dossier de classement en forêt de protection de Saint Germain serait rouvert ».
Marguerite Vincenot qui insiste sur le fait qu’il y a urgence à sauvegarder cette « forêt en très mauvais état » prône également une éducation du public pour lutter contre les atteintes dont elle est l’objet du fait des très nombreuses incivilités ou du manque d’information. « Les gens ont perdu le contact avec la nature qu’ils recherchent pourtant. Il y a toute une éducation du public à mettre en place pour, par exemple, bien lui faire comprendre la nécessité de suivre les chemins et ainsi limiter le piétinement au pied des arbres qui est très dommageable. » Pour Marguerite Vincenot un gros travail d’éducation au respect de la forêt doit être mené concernant les dépôts sauvages.
« Il y a aussi certainement des réflexions à avoir pour rendre les dépôts en déchetterie plus attractifs qu’ils ne le sont aujourd’hui et ainsi tenter de limiter les dépôts importants qui sont très nombreux en forêt. »