Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Enfin, on s’intéresse à la forêt domaniale !
Mercredi 15 novembre, s’ouvriront à Saint-germain-en-laye les États généraux de la forêt domaniale. Leur objectif : réunir tous les acteurs autour de la table afin de trouver des pistes pour sauver ce massif extrêmement malmené et aujourd’hui en danger.
C’est une première à Saintgermain-en-laye. Mercredi 15 novembre, dans la salle multimédia, s’ouvriront les États généraux de la forêt domaniale. Lancés à l’initiative de la municipalité, ils ont pour objectif de rassembler tous les acteurs ayant, de près ou de loin, un intérêt pour ce massif pour se pencher sur son avenir.
« Cette forêt est le poumon vert de l’ouest parisien »
« Cette forêt est le poumon vert de l’ouest parisien, explique le maire de Saint-germain-en-laye, Arnaud Péricard. Il s’agit là d’un bien commun. Avec ces États généraux, j’ai voulu mettre tout le monde autour de la table pour un peu tirer un signal d’alarme et dire : attention, ce bien en commun est en péril et si rien n’est fait, on sait que la forêt va vivre une période encore plus compliquée qu’avant. Ce que j’en attends c’est une prise de conscience de tout le monde, des décideurs, des élus, des collectivités et de nos partenaires. Je pense que la population est plus souvent en alerte sur cette question que les collectivités, car elle est usagère de la forêt. Elle se rend compte de son état actuel. On doit tous se sensibiliser à la préservation de cette forêt. »
Pour bien faire comprendre la situation aux représentants de la préfecture, de la région Ilede-france, du département des Yvelines, des deux communautés d’agglomération CASGBS et GPS & O et aux maires des villes voisines, Michel Beal, le directeur de l’agence Ile-de-france de l’office national des forêts, présentera une étude conduite en 2016 sur le massif forestier. Un rapport mettant en évidence tous les problèmes auxquels est confrontée cette forêt qui peine à se remettre de la tempête de 1999.
« Elle a beaucoup plus souffert que les forêts de Marly ou de Rambouillet, précise Michel Beal dont l’organisme assure la gestion du massif. Les phénomènes climatiques ont accentué les problèmes et nous avons des arbres adultes ou âgés qui dépérissent. C’est un phénomène que nous constatons sur une essence très présente, le chêne. » Ainsi, 21 % des chênes, qui constitueraient 45 % du massif, auraient perdu plus de 50 % de leur feuillage et connaîtraient « parfois une perte de leur faculté fructifère ». Le constat est alarmant : 24 % du territoire aurait besoin de plantations, soit 846 hectares.
« Beaucoup de routes ouvertes à la circulation la traversent »
La forêt qui accueille près de 3 millions de visiteurs par an doit aussi faire face à de multiples agressions. « Il y a beaucoup de routes, ouvertes à la circulation, qui la traversent, plusieurs voies ferrées et elle est entourée de nombreuses villes, ajoute Michel Beal. Cela engendre des déchets jetés par les fenêtres des voitures par exemple, des dépôts sauvages, des dégradations diverses. »
Face à toutes les problématiques qui menacent ce massif, L’ONF a élaboré des propositions d’amélioration que Michel Beal soumettra aux participants de cette première édition des États généraux.
Elles comprennent des actions autant au niveau du reboisement, des aménagements en faveur de l’accueil du public, que de la gestion des flux de visiteurs, etc. La mise en place d’un tel plan nécessiterait environ 1 million par an sur 3 ans.
Un plan d’action pour le printemps
« Ce rapport de L’ONF va nous permettre de créer de l’échange, souligne Arnaud Péricard. Il est un point de départ qui va nous donner des thématiques qui seront discutées au sein de groupes de travail qui devront permettre qu’au printemps prochain, nous ayons un plan d’action en commun avec des engagements de financements. »
Selon l’édile, ces États généraux devraient associer « toutes les associations de défense de l’environnement ou de préservation de la forêt que nous connaissons. » Les Amis de la forêt, pourtant impliqués dans la défense et la préservation de ce massif (voir ci-dessous) n’avaient toujours pas été conviés à y participer lundi 13 novembre. Peutêtre se satisferont-ils des propos du maire qui indique que « ce n’est pas fermé et nous pourrons accueillir les associations et usagers qui souhaiteraient s’associer à la démarche. »