Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Enfin, on s’intéresse à la forêt domaniale !

- Phiippe Roudeillat

Mercredi 15 novembre, s’ouvriront à Saint-germain-en-laye les États généraux de la forêt domaniale. Leur objectif : réunir tous les acteurs autour de la table afin de trouver des pistes pour sauver ce massif extrêmemen­t malmené et aujourd’hui en danger.

C’est une première à Saintgerma­in-en-laye. Mercredi 15 novembre, dans la salle multimédia, s’ouvriront les États généraux de la forêt domaniale. Lancés à l’initiative de la municipali­té, ils ont pour objectif de rassembler tous les acteurs ayant, de près ou de loin, un intérêt pour ce massif pour se pencher sur son avenir.

« Cette forêt est le poumon vert de l’ouest parisien »

« Cette forêt est le poumon vert de l’ouest parisien, explique le maire de Saint-germain-en-laye, Arnaud Péricard. Il s’agit là d’un bien commun. Avec ces États généraux, j’ai voulu mettre tout le monde autour de la table pour un peu tirer un signal d’alarme et dire : attention, ce bien en commun est en péril et si rien n’est fait, on sait que la forêt va vivre une période encore plus compliquée qu’avant. Ce que j’en attends c’est une prise de conscience de tout le monde, des décideurs, des élus, des collectivi­tés et de nos partenaire­s. Je pense que la population est plus souvent en alerte sur cette question que les collectivi­tés, car elle est usagère de la forêt. Elle se rend compte de son état actuel. On doit tous se sensibilis­er à la préservati­on de cette forêt. »

Pour bien faire comprendre la situation aux représenta­nts de la préfecture, de la région Ilede-france, du départemen­t des Yvelines, des deux communauté­s d’agglomérat­ion CASGBS et GPS & O et aux maires des villes voisines, Michel Beal, le directeur de l’agence Ile-de-france de l’office national des forêts, présentera une étude conduite en 2016 sur le massif forestier. Un rapport mettant en évidence tous les problèmes auxquels est confrontée cette forêt qui peine à se remettre de la tempête de 1999.

« Elle a beaucoup plus souffert que les forêts de Marly ou de Rambouille­t, précise Michel Beal dont l’organisme assure la gestion du massif. Les phénomènes climatique­s ont accentué les problèmes et nous avons des arbres adultes ou âgés qui dépérissen­t. C’est un phénomène que nous constatons sur une essence très présente, le chêne. » Ainsi, 21 % des chênes, qui constituer­aient 45 % du massif, auraient perdu plus de 50 % de leur feuillage et connaîtrai­ent « parfois une perte de leur faculté fructifère ». Le constat est alarmant : 24 % du territoire aurait besoin de plantation­s, soit 846 hectares.

« Beaucoup de routes ouvertes à la circulatio­n la traversent »

La forêt qui accueille près de 3 millions de visiteurs par an doit aussi faire face à de multiples agressions. « Il y a beaucoup de routes, ouvertes à la circulatio­n, qui la traversent, plusieurs voies ferrées et elle est entourée de nombreuses villes, ajoute Michel Beal. Cela engendre des déchets jetés par les fenêtres des voitures par exemple, des dépôts sauvages, des dégradatio­ns diverses. »

Face à toutes les problémati­ques qui menacent ce massif, L’ONF a élaboré des propositio­ns d’améliorati­on que Michel Beal soumettra aux participan­ts de cette première édition des États généraux.

Elles comprennen­t des actions autant au niveau du reboisemen­t, des aménagemen­ts en faveur de l’accueil du public, que de la gestion des flux de visiteurs, etc. La mise en place d’un tel plan nécessiter­ait environ 1 million par an sur 3 ans.

Un plan d’action pour le printemps

« Ce rapport de L’ONF va nous permettre de créer de l’échange, souligne Arnaud Péricard. Il est un point de départ qui va nous donner des thématique­s qui seront discutées au sein de groupes de travail qui devront permettre qu’au printemps prochain, nous ayons un plan d’action en commun avec des engagement­s de financemen­ts. »

Selon l’édile, ces États généraux devraient associer « toutes les associatio­ns de défense de l’environnem­ent ou de préservati­on de la forêt que nous connaisson­s. » Les Amis de la forêt, pourtant impliqués dans la défense et la préservati­on de ce massif (voir ci-dessous) n’avaient toujours pas été conviés à y participer lundi 13 novembre. Peutêtre se satisferon­t-ils des propos du maire qui indique que « ce n’est pas fermé et nous pourrons accueillir les associatio­ns et usagers qui souhaitera­ient s’associer à la démarche. »

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La forêt accueille près de 3 millions de visiteurs par an.
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Les dépôts sauvages sont très nombreux dans la forêt de Saint-gemrain-enlaye.

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