Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
L’arrêté préfectoral de fermeture est tombé
L’entrevue du jeudi 9 novembre en préfecture avec Serge Morvan n’aura donc pas changé la donne. Ce samedi 18 novembre, Saïd Djelleb (président de l’association musulmane gestionnaire du lieu de culte) s’est vu notifier par le préfet des Yvelines l’arrêté préfectoral ordonnant une nouvelle fermeture de la salle de prières de la Cité des Indes à Sartrouville. Comme le stipule la nouvelle loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, en vigueur depuis le 1er novembre, cette fermeture sera pour commencer d’une durée de 6 mois.
Les motivations sont identiques à celles avancées au début du mois dernier. Le lieu de culte de la rue Maurice-audin, qualifié en substance « de foyer ancien de radicalisme et le théâtre d’un prosélytisme intense », avait alors été interdit aux fidèles jusqu’au terme de l’état d’urgence, à savoir le 1er novembre.
Saïd Djelleb avait rendez-vous ce mardi au tribunal administratif
L’association musulmane a rapidement saisi le tribunal administratif en référé. Ce recours n’est pas suspensif. Saïd Djelleb avait rendez-vous à Versailles avec son avocat dès ce mardi 21 novembre dans l’après-midi. « On est prêt à aller jusqu’au Conseil d’état et devant la Cour européenne des droits de l’homme s’il le faut, nous a confié Saïd Djelleb, ce lundi à l’heure où nous bouclions cette édition. Il va falloir nous rapporter la preuve de tout ce qui est dit. Nous, on le répète, on n’a rien à se reprocher. »
Dans ce dossier, rappelons également qu’une action en justice pour diffamation publique à l’encontre du préfet a été engagée par Saïd Djelleb lui-même. Ce dernier est accusé, notamment, de compter parmi ses relations des figures emblématiques de l’islam radical mais aussi d’exercer une emprise aux déviances communautaristes au sein même de la vie locale. « En 2015, on a fait l’objet d’une perquisition. Nos comptes ont été vérifiés. J’ai moi-même été perquisitionné et placé en garde à vue pour répondre à des questions. Il n’y avait rien ! On ne va pas me faire croire qu’il a fallu attendre deux ans pour agir, surtout dans le contexte de l’état d’urgence. Je devrais déjà avoir été présenté à la justice si tout ça était vrai. »