Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le pickpocket vole le sénateur Alain Schmitz dans le bus

- F. Desserre

À Versailles, Paul est connu comme le loup blanc. Il a même un surnom : le voleur. Difficile de faire plus explicite… L’homme de 56 ans, Camerounai­s d’origine, est un solide gaillard d’au moins 100 kg. Il ne passe pas inaperçu. Paradoxale­ment, sa spécialité est d’être le plus discret possible. Il exerce le même métier qu’aristide Filoselle dans Tintin et le Secret de la Licorne, avec le même défaut. C’est un pickpocket collection­neur.

280 euros dans le portefeuil­le…

Lors de son dernier coup, et sans le savoir, il s’en est pris à une personnali­té politique. Sa victime était Alain Schmitz, sénateur des Yvelines, ancien président du conseil départemen­tal des Yvelines et ancien adjoint au maire de Versailles.

Le 9 novembre au matin, l’homme politique et Paul se trouvent dans le même bus. Ce dernier profite d’un moment d’inattentio­n d’alain Schmitz pour lui prendre son portefeuil­le. Ce n’est que quelques minutes plus tard que le sénateur se rendra compte que ses poches ont été allégées.

Paul n’est pas mécontent de son coup. Il met la main sur 280 euros en espèces. Il en déposera 200 sur son compte bancaire et gardera le reste pour acheter de la nourriture.

… et la carte d’accès au Sénat

Pendant ce temps, sa victime s’inquiète. Il n’a plus aucun papier. Et surtout, il n’est plus en possession de sa carte d’accès au Sénat… Heureuseme­nt pour lui, Paul glissera le tout dans une boîte à lettres. La Poste retournera l’ensemble à Alain Schmitz.

Le quinquagén­aire sera rapidement identifié. D’abord grâce aux caméras de surveillan­ce du bus. Ensuite parce que dans la région, le vol à la tire est sa spécialité. Et cela, les policiers vont rapidement s’en apercevoir.

Un véritable trésor de guerre

En menant une perquisiti­on à son domicile de La Courneuve (Seine-saint-denis), ils vont tomber sur un véritable trésor de guerre : 34 cartes d’identité, 44 portefeuil­les, 3 titres de séjour, 5 permis de conduire, 13 téléphones portables, 18 cartes Vitale, une carte de presse. Et, pour assurer le clou du spectacle : une carte de pilote d’avion. Tout provient des larcins de Paul dans les bus. C’est son terrain de chasse. Il a déjà été condamné quatre fois pour cela.

« Pas de ligne préférée »

Lors de son procès, ce vendredi 17 novembre, Paul a affirmé qu’il n’exerçait pas « sur une ligne spéciale ou préférée ». « C’est au hasard, quand je vois que quelqu’un est mal positionné ou ne fait pas attention. Je ne vole pas toutes les semaines. C’est seulement si j’ai un problème de loyer ou des choses à payer. »

« Gentil voleur »

L’homme affirme adopter une sorte code de déontologi­e. « Les papiers, je les poste pour les rendre. Je ne garde que l’argent. Sauf que là, j’ai pris du retard… » Un retard qui, pour les juges et le procureur, témoigne d’une activité plutôt dense. La justice a d’ailleurs décidé de poursuivre l’enquête.

L’avocate de Paul a préféré le qualifier de « gentil voleur. Il permet à ses victimes de continuer leur vie civile en restituant les documents importants. Il faudrait plutôt mener une expertise psychiatri­que avant de le condamner. »

Une suggestion que les juges n’ont pas entendue. Paul a écopé de 12 mois de prison, avec incarcérat­ion immédiate. À sa sortie, il lui sera interdit de prendre les transports en commun pendant trois ans.

CONFLANS-SAINTE-HONORINE

Un garçon de 10 ans a été renversé alors qu’il traversait la rue des Frères-lumière au niveau d’un passage protégé, vendredi dernier vers 16 h 15. La petite victime a été transporté­e à l’hôpital avec un traumatism­e au niveau de la mâchoire. Ses jours n’étaient pas en danger.

Trois élèves du lycée Jules-ferry ont été conduits à l’hôpital de Poissy, samedi dernier en fin de matinée, après s’être plaints de douleurs aux oreilles suite à des jets de pétards dans la cour de l’établissem­ent. Le ou les auteurs n’ont pas été identifiés.

Newspapers in French

Newspapers from France