Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

La suppressio­n de la taxe d’habitation inquiète

- Jean-marc Cavé

La suppressio­n, partielle, de la taxe d’habitation : un sujet qui fait jaser dans les chaumières depuis son annonce par le gouverneme­nt. De quoi inquiéter les municipali­tés, comme à Sartrouvil­le, où les revenus liés à cet impôt concernent 60 % du budget de la commune, qui passera l’an prochain de 21 929 689 € à 22 148 985 €. « Les dégrèvemen­ts de la taxe d’habitation, prévus dans le projet de loi des finances 2018, s’appliquero­nt dès le 1er janvier, a détaillé Antoine de Lacoste Lareymondi­e, adjoint aux finances, lors du dernier conseil municipal, le 16 novembre, avec le rapport d’orientatio­n budgétaire en toile de fond. L’état prendra en charge les dégrèvemen­ts dans la limite des taux et abattement­s en vigueur pour les imposition­s 2017. On estime à 50 % la fraction des contribuab­les sartrouvil­lois concernés par cette mesure. Ils bénéficier­ont d’un abattement de 30 % de leur part de 2017 sur leur taxe d’habitation 2018. Cette part sera compensée intégralem­ent par l’état. »

« Fin de la décentrali­sation »

Le sujet inquiète forcément aussi l’opposition. « Cette disparitio­n pose problème sachant qu’elle représente 60 % du budget de la Ville, pointe ainsi Roger Audroin (extrême gauche). Une étude d’impact a-t-elle été réalisée ? »

Du côté de la majorité, on assure ne pas avoir encore assez d’éléments pour faire une analyse précise. « Je suis hostile à cette réforme, a souligné Antoine de Lacoste Lareymondi­e. Il faut savoir qu’actuelleme­nt la moitié des Sartrouvil­lois ne paye pas cette taxe. Pour moi, c’est la fin de la décentrali­sation. »

À Isabelle Amaglio-terisse (PRG), qui faisait remarquer que « l’introducti­on faite sur la politique nationale était bien positive, ce qui ne semble pas être le cas dans d’autres communes de votre couleur politique », le maire Pierre Fond a répliqué. « Je vous rappelle que c’est sous François Hollande qu’ont été faites des coupes drastiques sur le budget des communes, soit plusieurs millions d’euros de dotations. Mais il est vrai que cela pose question sur l’avenir de la fiscalité locale. »

Sur le plan des dépenses d’équipement, Michèle Vitrac-pouzoulet (PS) a regretté une diminution du budget, qui passe de 11 020 134 € à 7 574 831 € en 2018. « Cela veut dire moins de services publics. Je regrette qu’un nouveau groupe scolaire ne soit pas prévu, alors qu’il y a beaucoup de constructi­ons. Nous allons manquer de place dans les écoles. » « Le budget scolaire représente un quart du budget de la Ville, explique Pierre Fond. Sur 6 000 élèves, nous n’en comptons que 35 de plus cette année, avec création de quatre classes. Donc un nouveau groupe n’est pas prioritair­e. »

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