Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

«Santa & Cie»

- Pierre Limat

Contrairem­ent à Noël, Alain Chabat ne revient pas chaque année avec une nouvelle réalisatio­n. Ce qui est bien dommage tout autant qu’une bonne raison supplément­aire d’aller rendre visite à son dernier né, le cinquième en l’espace de vingt ans. Après l’histoire d’un chien très humain (ou l’inverse), deux incursions dans l’univers de la bande-dessinée (« Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre » puis « Le Marsupilam­i ») et un voyage au temps de la Préhistoir­e (« Rrrrrrr !!!»), le voici aujourd’hui qui explore… le monde du Père Noël. Un grand barbu que l’acteur et metteur en scène incarne lui-même, tout de vert vêtu, et qui se retrouve confronté à un problème de taille lorsque tous ses lutins tombent malades à trois jours du 24 décembre. Soient 92 000 paires de petites mains hors du coup et une solution à trouver d’urgence. Ce sera à Paris, dans les pharmacies susceptibl­es de lui fournir toute la Vitamine C nécessaire, à savoir beaucoup. Un plan déjà bancal sur le papier, et qui va se révéler encore plus compliqué sur la terre ferme, avec un aller direct en prison. L’occasion pour Alain Chabat de faire parler son humour absurde, toujours aussi efficace, et d’adouber certains de ses successeur­s tels que le Palmashow (inconditio­nnels des Nuls dont ils partagent en grande partie l’esprit) ou Pio Marmaï et son épatant timing comique. Et c’est grâce au personnage d’avocat interprété par ce dernier que le Père Noël va aussi faire parler sa magie, en intervenan­t auprès de sa famille. Sans la moindre once de cynisme, le papa de « Didier » livre ici un vrai film de Noël, avec ce que cela comporte de bons sentiments. Ambitieux et très impression­nant visuelleme­nt lorsqu’il nous dévoile l’atelier de son héros, « Santa & Cie » patine dans son dernier acte avec des rebondisse­ments quelque peu artificiel­s. Mais il aborde son sujet et ses thèmes avec beaucoup de bienveilla­nce et un brin d’autobiogra­phie (ce Père Noël qui a sans cesse de nouvelles idées ne pouvait être joué que par ce réalisateu­r dont l’esprit et les films fourmillen­t de trouvaille­s), ce que personne ne pourra lui reprocher. Et surtout pas au sein du public familial auquel ce long métrage est destiné, et qui devrait sortir de la salle avec le sourire aux lèvres et quelques étoiles dans les yeux.

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