Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
5 ans de prison pour le youtubeur radicalisé
Il s’est fait connaître par ses vidéos à vocation humoristique. Mais c’est pour avoir eu en sa possession des images d’un tout autre registre qu’un Mantevillois de 20 ans a été condamné le 1er décembre à Paris à 5 ans de prison.
Omar, lycéen, était jugé pour association de malfaiteurs à visée terroriste. Le 24 juillet 2016, il a reçu la vidéo d’un individu qui prêtait allégeance à Daech et annonçait une « attaque dévastatrice ». Mais il n’a pas prévenu les autorités. L’homme à l’image, c’était Abdel Malik Petitjean. Deux jours plus tard, ce dernier égorgeait, aidé d’un complice, le père Hamel dans son église de Saint-etienne-du-rouvray (Seine-maritime). Omar est l’auteur de Mamadou Segpa, une série à succès sur Youtube. Son héros, un personnage grossièrement détouré s’exprimant avec la voix de Google traduction, est mis en scène dans diverses situations : Mamadou va au kebab, prend le bus, fait sa rentrée scolaire…
« Envoûté » par la propagande de Daech
Pour préparer un sketch intitulé Mamadou rejoint Daech, ce féru de montage avait consulté des vidéos de propagande de l’état islamique. Il a raconté aux enquêteurs de police avoir été « envoûté » par ces images. Au point d’en visionner de manière compulsive, jusqu’à la fascination artistique pour ces grosses productions.
Le jeune homme bascule alors dans la radicalisation. Il télécharge des documents dédiés aux apprentis terroristes, entre en contact avec des membres de l’organisation et projette de partir en Syrie, pour y devenir monteur vidéo pour Daech.
Repéré par les services de renseignement, une perquisition administrative est réalisée chez lui le 25 juillet 2016. Les policiers trouvent de nombreuses images de propagande dans son téléphone, dont celle annonçant l’imminence d’une attaque. Omar était chargé de la diffuser. Ce n’est qu’après la mort du père Hamel que les enquêteurs feront le rapprochement. À la barre du tribunal, Omar a fait part de ses regrets, assurant qu’il n’était pas radicalisé religieusement.