Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Les opposants confiants dans la décision du juge

- T.R.

Lors d’une audience du 7 décembre, le rapporteur public a demandé au tribunal administra­tif de Versailles l’annulation de la déclaratio­n de projet de construire un écoport à Carrières-sous-poissy/triel-sur-seine.

La marina du port Saint-louis à Carrières-sous-poissy devra-telle ou non céder la place à un « écoport » tel que le souhaite Haropa Ports de Paris ? Officielle­ment, ce port « industriel » a pour but de faire le lien avec le futur Écopôle de Carrières-souspoissy et de « développer le transport fluvial en alternativ­e à la route pour atteindre les objectifs du Grenelle de l’environnem­ent ». Haropa s’engage par ailleurs à aménager un port « en préservant l’environnem­ent de la boucle de Chanteloup » et à « intégrer le facteur humain dans la conception du port ».

Ce projet fait l’objet d’une vive opposition de la part de plusieurs associatio­ns, notamment Rives de Seine nature et environnem­ent et les Amis de Triel (le projet de port sur 34 ha touche à la fois Carrières-sous-poissy et Triel-sur-seine) qui disent défendre à la fois leur cadre de vie mais aussi une certaine vision du territoire au nom de l’intérêt général. Ils se disent favorables au maintien de l’activité de port de plaisance existante.

Le tribunal administra­tif de Versailles devrait apporter un élément de réponse décisif dans la poursuite ou non du projet. Sa décision est attendue jeudi 21 décembre. La probabilit­é est forte que les juges suivent les conclusion­s du rapporteur public exprimées lors de l’audience de jeudi dernier à Versailles. À savoir : l’annulation pure et simple de la déclaratio­n de projet de Ports de Paris. Le rapporteur a également demandé l’annulation de l’arrêté préfectora­l autorisant le projet (arrêté de juillet 2014).

Parmi les arguments mis en avant par ce représenta­nt du gouverneme­nt : l’absence d’informatio­ns dans l’étude d’impact du projet. « Le dossier de Ports de Paris ne fait pas mention des engins qui seront nécessaire­s au fonctionne­ment du port, résume Anthony Effroy, président de Rives de Seine nature environnem­ent. Cela veut dire qu’on ne peut pas établir les conséquenc­es sur l’environnem­ent ni pour la population. » En particulie­r en termes de nuisances sonores.

« L’argument le plus fort reste l’incompatib­ilité du projet avec le Schéma directeur d’aménagemen­t et de gestion de l’eau de Seine-normandie, qui est un document opposable. Tout ceci va dans le sens de l’avis défavorabl­e du commissair­e-enquêteur rendu en 2013. Déjà à l’époque, Ports de Paris ne donnait pas de visibilité sur les activités qui seraient développée­s. Ils continuent de dire qu’ils ne savent pas quelles entreprise­s viendraien­t sur le site. »

Si les juges suivent l’avis négatif du rapporteur public, ce serait donc le troisième revers de suite pour Ports de Paris. « En matière d’aménagemen­t, c’est rare qu’un projet se fasse retoquer de façon

Gérant de la marina du port Saint-louis de Carrières-souspoissy (2,2 ha) depuis vingtcinq ans, Michel Gatta réagit aux conclusion­s du rapporteur public : « Je reste prudent car j’ai été suffisamme­nt échaudé depuis sept ans. Je vais attendre la décision des juges le 21 décembre. »

Il confirme que si le projet de Ports de Paris devait être abandonné, il a les moyens de réaménager son port de plaisance. « Depuis le départ, je demande aux politiques continue comme c’est le cas pour celui-ci. C’est pourquoi nous sommes confiants pour la suite. Après, est-ce que Haropa Ports de Paris acceptera d’arrêter le projet ou bien va-t-il s’obstiner en faisant appel ? »

Contacté, Ports de Paris a indiqué ne pas vouloir faire de commentair­e sur la procédure en cours et qu’il attend le jugement définitif. du secteur de me donner un cahier des charges pour savoir ce qu’ils souhaitent, vu que le parc du Peuple de l’herbe jouxte le port désormais. Je suis prêt à suivre ce cahier des charges. Mais il ne faut pas que cela dure encore sept ans ! »

En attendant, il continue d’entretenir son équipement. « J’ai toujours la possibilit­é d’accueillir entre 200 et 300 bateaux. L’été dernier, j’ai accueilli 150 bateaux. »

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